Avant
Little Girl : parcours et itinéraires divers
Il y a moins de deux
ans, en juin 2013, nous vous proposions de découvrir La Reine Noire[1],
premier E.P. autoproduit, renfermant trois titres, signé d’un artiste au
parcours plutôt singulier, à la fois riche et atypique. Luc Santiago, sous le
pseudonyme de MonnCCat, venait à l’époque de faire paraitre la première
concrétisation discographique de son nouveau projet artistique et musical.
Projet aux facettes multiples au sein duquel s’additionnent et s’harmonisent
principalement Rock des années 60 et 70, chanson, littérature, poésie, photographie,
spleen, romantisme et absinthe pour nous donner à entendre une musique jouée
sur un mode clair-obscur, au accents saturniens et gorgée d’images quelque peu
tourmentées. L’ensemble dépeignait un univers des plus personnels ne manquant
ni d’attrait ni d’intérêt pour qui, le temps d’une écoute, accepterait d’y
pénétrer.
Le bref communiqué de
presse annonçant la sortie de ce premier maxi décrivait la musique proposée par
MoonCCat comme étant une évocation tintée de Rock, Folk noire et mélancolique
aux influences Post-Punk crépusculaire, mélangeant les univers et les styles
d’artistes aussi divers que Nick Cave, Alain Bashung, les Doors ou Joy Division[2].
Une intéressante mise en perspective du programme que nous réservait cet
Extended Play.
La Reine Noire contient
des titres tous chantés en français, décrits comme recélant des textes à la
fois percutants et poétiques, se plaçant dans la lignée de ceux écrits par des
auteurs comme Edgar Allan Poe, Arthur Rimbaud ou Charles Baudelaire[3].
Ecouter La Reine Noire assurait
de découvrir une musique résolument sombre et mélancolique puisant ses racines
dans un univers où mélancolie, gothique et romantisme se conjuguent et se
répondent. Les images ainsi évoquées demeurent marquantes, cinématographiques
presque…
Une invitation à découvrir le parcours de cet
artiste aux talents multiples et à la personnalité déjà très affirmée.
En effet, le projet
MoonCCat puise son origine dans l’indéniable attrait qu’aura su cultivé Luc
Santiago pour la littérature et, plus généralement, les arts du XIXème
siècle. L’adolescent d’alors est particulièrement séduit par les écrits des poètes
maudits qui ont traversé et marqué cette époque. La vocation de poète naitra
chez lui grâce à nombre de découvertes littéraires qui ne pouvaient le laisser
insensible et le marqueront, tel le fer rouge, à jamais. Parmi ces écrits
citons, entre autres, ceux d’Isidore Ducasse, Charles Baudelaire, Paul
Verlaine, Arthur Rimbaud, Alfred Dubus, Tristan Corbière, Germain Nouveau,
Joséphin Soulary, Maurice Rollinat ou bien encore Charles Cros[4].
Luc revendique aussi
l’influence des arts picturaux, certains de ses textes pouvant naitre de
l’influence qu’ont sur lui des tableaux de Johann Heinrich Füssli, Jean
Delville, Ramon Casas, Alphonse Mucha, John Everett Millais, Gustav Klimt,
Leonor Fini, Félicien Rops, Carlos Schwabe ou Gaspar David Friedrich. MoonCCat
ne négligeant jamais de mettre en avant l’importante part de son travail
consacrée à la photographie argentique[5].
Enfin le Septième Art, notamment à travers les
réalisations de Marcel Carné, Jean Delanoy et autre Jean Cocteau, trône
également en bonne place parmi ses nombreuses sources d’inspiration.
En plus de la
littérature et de l’écriture de poèmes, de nouvelles et d’un roman, c’est le
théâtre qui, plusieurs années durant, occupera le jeune homme. Il créera même
une revue littéraire toute entière consacrée aux écrivains qualifiés de
« maudits », en quelque sorte, ses paires. Elle paraitra sous le nom
de Revue du Chat Noir. S’en suivront
quelques années cette fois consacrées au journalisme qui aboutiront à
l’ouverture d’une boutique dédiée elle à une autre des grandes passions de
MoonCCat, à savoir celle que beaucoup qualifient de « Fée verte », de
« troisième œil du poète » : l’absinthe[6].
La quarantaine
approchant, MoonCCat choisi finalement un retour à ses première amours :
l’écriture, fortement influencée par celle des poètes maudits donc, et la
musique. Un choix lui permettant également d’exploiter son savoir-faire de
multi-instrumentiste. Ayant une mainmise certaine tant sur son art
que sur son projet, l’homme écrit, chante, compose et s’illustre seul au piano,
à la basse, la guitare, la batterie et aux percussions sur chacun de ses titres[7].
Trois de ceux-ci : Western Fatal,
Dans Les Limbes et le titre éponyme
figureront donc sur le premier EP du félidé.
La Reine Noire sortie, MoonCCat apparaitra en
toute fin d’année 2013, le temps d’une chanson, sur la compilation Ave Atque
Vale. Produit par Le label indépendant Seventh Crow Records, ce disque de Rock
Alternatif/Ambiant se compose de dix-sept morceaux dus à treize artistes ou
groupes différents. La composition retenue pour l’occasion se nomme Silly Games[8].
Un premier opus longue
durée, devant s’appeler Mirroirs Des
Nuits Tragiques, est à paraitre le 1er juin prochain. Succédant
ainsi à La Reine Noire, l’œuvre se verra pressée à quelque cent exemplaires
dont
douze avec livret imprimé sur papier vergé, relié cousu main, comprenant
paroles, illustrations et anecdotes[9].
Enfin, signalons que l’artiste vient récemment
de mettre la dernière main au pendant strictement littéraire de son album, un
premier recueil de poème du même nom dont les pages livreront sonnets et
alexandrins. Reste à son auteur de trouver un éditeur…[10]
Ecrivain, poète,
photographe, journaliste, boutiquier, musicien et chanteur, Luc Santiago à
décidément plus d’une corde à son arc artistique. Celui-ci s’en verra agrémenté
d’une supplémentaire lorsque, un jour de 2013, Luc croise le guitariste Alain
Roussennac.
Ensemble, les deux
musiciens bâtiront un nouveau projet musical : un groupe, du nom de Little
Girl.
Comme tout jeune
projet, Little Girl connaitra une importante phase de « consolidation »,
le groupe faisant, dans un premier temps, face à divers changement en son sein.
Stabilisée depuis environ un an, la formation parisienne se présente désormais
en quatuor. Le batteur Fabien Dannic et le bassiste-claviériste Pascal
Isabellon ayant rejoint Roussennac et Santiago[11].
A l’image de son
chanteur, chaque membre actuel de Little Girl s’est précédemment illustré au
sein de différents projets musicaux. Ainsi, Alain Roussennac a œuvré dans le
groupe Rock parisien 18 Brumaire.
Originellement fondé en 1981, 18 Brumaire,
sous l’impulsion de nouveaux membres, reviendra aux affaires en mars 2007.
D’anciennes compositions sont ainsi exhumées et retravaillées, complétées bien
sûr par de nouveaux titres, enrichissant un répertoire proposant reprises et
titres originaux. Les premiers concerts s’enchainent ensuite et le rythme des
prestations s’intensifie l’année suivante. Une première démo deux titres
paraitra au mois de novembre 2008 et sera écoulée lors de divers concerts
parisiens donnés lors du premier semestre 2009. 18 Brumaire assure seul
l’organisation de ses concerts de l’époque, n’hésitant pas non plus à partager
la scène avec divers groupes, français comme étrangers. C’est en novembre 2009
qu’est paru Cash For CLUNKERS, son premier L.P. onze titres[12].
Avant le Rock éprouvé par
Little Girl, la matrice musicale explorée par Pascal Isabellon et sa basse fut
celle du Blues originel, l’homme ayant joué au sein du groupe Men In Blues.
Quintet de passionnés, la musique jouée par cette formation propose la
redécouverte d’œuvres d’artistes tels : BB King, Jimi Hendrix, Chuck Berry
Keith Richards, Buddy Guy, Johnny Winter, Clapton, Stevie Ray Vaughan, Albert
Colins ou Lucky Peterson…
Fabien Dannic, lui,
s’est retrouvé derrière les futs de groupes comme Mellaphone ou, plus
récemment, Kavign.
Quatuor au son Pop/Folk parsemé d’effluves
Jazz, Kavign voit le jour en 1994 et
entre en scène deux ans plus tard, le 21 juin 1996 pour la fête de la musique,
à Paris (XIII). S’en suivra l’enregistrement d’une première démo, la tournée des bars parisiens et quelques passages sur les ondes de petites
radios locales essonniennes. En 1998 est publié The Music Of Chance, leur
premier album. Une sortie qui, à l’époque,
ne laissera pas insensible le magazine Best.
Les années passent. Au
sein de Kavign départs et arrivées se succèdent entrainant une réorientation
musicale du groupe, plus Rock cette fois. Austerities succèdera à The Music Of
Chance en 2003. 2005 voit la parution d’un E.P. contenant 6 titres. Il faut
attendre 2013 pour voir Kavign rendre disponible The Book Of Illusions, son
troisième effort discographique, à la réalisation duquel prend part Fabien
Dannic, actuel batteur de Little Girl. Fabien quittera toutefois Kavign en juin
2014.[13]
Depuis sa formation le
quatuor s’aguerrit également sur scène et s’y produit, au minimum, une fois par
mois. Parmi les concerts les plus marquants de ce début de carrière, citons une
soirée passée au Cavern Club à Paris, en février dernier. Revenant sur cette
performance, Luc Santiago écrira :
« Excellent
concert. Nous y allions avec un peu d'à priori car techniquement, nous devions
brancher nos instruments en ligne, sans ampli. […] Et puis ... la magie a
opéré. Lâchés dans nos compos, nous avons séduit un public qui ne nous
connaissait pas. L'énergie, la motivation, le "feeling" a fait le
reste. Tous les membres du groupe se sont laissé emporter par la musique,
fauchant les spectateurs au passage. Des couples ont dansé sur "White
Cow-Boy" à mon grand étonnement […] Les sourires étaient comme figés sur
les visages lors des applaudissements... Pour un groupe, c'est précieux ! Cela
n'arrive pas toujours. Quant à moi, je ne me suis jamais senti aussi bien après
un Concert (oui avec un C), probablement le partage et le ressenti ... […]
Alors forcément, comme l'on était un peu méfiants, nous n'avions prévu aucune
captation. Ce concert restera donc dans les cœurs du groupe. […][14]. »
Little
Girl : seize minutes, 4 titres
Selon le communiqué de
presse, Little Girl et sa musique se définissent comme suit :
« Le
style musical du groupe parisien Little Girl évoque le rock anglo-saxon des
années 1970 à 1980 grâce à un chant émotif et puissant, une guitare garage de
1968, une basse au rythme endiablé et une batterie sauvage et imprévisible.
Quatre instruments : un son singulier. »[15]
Les textes des chansons
sont présentés comme mélodiques et narrant d’étranges histoires, se déliant
dans un écrin musical décrit à la fois comme puissamment Rock et mélodieux.
Parmi les diverses
influences reconnues et pleinement assumées par chacun des quatre musiciens,
citons celles de groupes tels The Doors, The Stranglers, The Clash, The
Cramps, The Velvet Underground ou encore The Gun Club.
C’est dans l’enceinte
du Studio Poptones que furent intégralement enregistrés et mixés les quatre
titres garnissant ce premier effort discographique, aux paroles et musiques
cosignées par l’ensemble du groupe.
La pochette, parée
d’une couleur dégageant à première vue une étonnante chaleur, porteuse en cela
d’un contraste singulier et réussi d’avec la musique, porte la griffe de
MoonCCat.
L’E.P. éponyme de Little Girl, paru le 25
avril dernier, renferme une production très « propre »,
« carrée », que l’on devine aisément très travaillée et peaufinée,
sans pour autant que l’ensemble ne souffre d’un
quelconque défaut de
surproduction ou ne paraisse trop « lisse ». Aucun des quatre
principaux éléments de ce son (chant, guitare, basse et batterie) ne se voit ici négligé ou mis
trop en avant au détriment d’un autre. Tous demeurent parfaitement audibles et
concurrent ainsi à parer l’ensemble d’une homogénéité certaine. On appréciera,
par exemple, d’être en mesure de distinguer pareillement, et ce dès les
premières écoutes, riffs de guitares et autres lignes de basses, élément
témoignant d’une certaine finesse apportée à l’ensemble du travail de postproduction
réalisé ici.
Little
Girl,
le titre éponyme connait une entame assez directe, pourvue d’une très
accrocheuse ligne de basse, que vient vite souligner un motif de guitare plus
« léger ». La batterie assure à l’ensemble un rythme soutenu mais ne
demeure nullement envahissante. Le chant semble mixé bien en avant et
rappellera sans problème à l’auditeur quelque une des déclamations vocales de
Nick Cave ou autre James Douglas Morrison. Plus discret, un gimmick joué aux claviers
se joindra finalement à l’ensemble. Le milieu du morceau laisse découvrir une
bonne intervention conjointe de la guitare et de la basse. Le texte de cette
chanson évoque la visite nocturne rendue à son épouse par un mari décédé dans
le but de lui témoigner son amour. Une scène extraordinaire que n’aurait
certainement pas reniée un auteur comme Edgar Allan Poe…
Une ambiance néo-western,
dansante est faussement festive, et ensuite à l’honneur sur White Cow-Boy, la piste suivante. La
basse et la batterie assurent une rythmique « carrée » et impeccable.
La guitare elle délivre un gimmick à la fois simple et accrocheur. Le chant de
Luc est bien plus enlevé que précédemment, presque enjoué. Un titre dont la
relative brièveté concoure à l’efficacité. Les paroles évoquent cette fois le sort d’un
homme qui, pour avoir vengé sa femme, se voit condamné et tué par une foule
vengeresse.
C’est sur un excellent
riff de six cordes, suppléé par une rythmique du même acabit, que débute le
titre William Bond. La basse se veut très
en verve sur ce mid-tempo résolument Rock, pourvu, toutefois, d’accents
faussement Pop. La guitare, toujours elle nous offre une bonne intervention
dans la seconde moitié du titre. Un moment convaincant pour ce qui constitue
certainement l’une des plus belles réussites de ce disque. Une composition
portée par la réécriture, due à la plume de Luc Santiago, d’un poème éponyme de
William Blake et abordant le thème de la sagesse et du difficile apprentissage
l’accompagnant.
Au sujet de ce titre,
semblant lui être particulièrement cher, Luc confiera :
« J'apprécie
particulièrement l'interprétation de ce titre avec mon groupe Little Girl.
Lorsque
j'ai découvert le poème de William Blake, je suis immédiatement tombé sous le
charme de ce texte dévastateur : un homme triste, malade, malheureux, mais
entouré d'anges, de bonnes fées et d'amantes qui veillent sur lui, sur son
malheur...
Des
visions oniriques de situations et de décors, des rimes pures et pleines de
sagesse, une morale à la William Blake... Difficile de ne pas résister. Je me
souviens, c'était Place des Vosges. Je m'étais installé avec mon recueil avant
une répétition et la mélodie de la chanson est venue toute seule à la lecture,
comme soufflée par quelqu'un d'autre. Un instant magique.
Nous
l'avons travaillée avec le groupe et le titre s'est construit naturellement.
Mon
seul regret : lorsque je parle de William Blake durant les concerts, personne
ne semble savoir de qui il s'agit. Heureusement, le titre plaît et j'espère que
quelque part, même si j'ai adapté son poème épique aux dimensions d'une simple
chanson, un poète est heureux. »[16]
Sins,
le quatrième et dernier titre, se signale, entre autres, par la présence en son
sein d’un bon riff de guitare et d’un gimmick de batterie très martial. La
basse apporte de son groove linéaire à cet ensemble et y occupe, de fait, une
place non négligeable. Le texte de Sins
se veut porteur d’un double sens et évoque les atermoiements d’un homme
souffrant de mélancolie.
He went not out to the field nor fold,
|
||
He went not out to the village nor town,
|
||
But he came home in a black, black cloud,
|
||
And took to his bed, and there lay down.
|
William Blake, The Pickering Manuscript., William Bond[17]
*****
Avec Little Girl, le
quatuor du même nom offre un premier aperçu de son répertoire aux matrices
multiples, à la croisée des chemins entre Rock et Poésie, revendiquant et
assumant avec force et aplomb ses diverses influences pour mieux convoquer et
ressusciter, le temps de quelques titres, ce que le Rock des années 60 et 70 a
pu offrir de plus innovant et attrayant. Les amateurs du genre ne seront guère
déçus et sauront assurement y trouver leur compte. Il n’y a ici ni esbroufe ni
tromperie sur la marchandise, le tout étant de plus très bien réalisé.
Les plus curieux
pourraient simplement se laisser séduire tant par la musique que par la force
des mots l’accompagnant. Toute œuvre étant une porte d’entrée sur un univers
quel qu’il soit, il leur appartient d’accepter de la pousser pour y pénétrer…
Un E.P. de qualité,
prologue à, souhaitons-le, un premier album longue durée du même acabit. Little
Girl est disponible en physique et sur les plateformes suivantes : Itunes, VirginMega, Fnacmusic, OVI, RealNetworks,
Musiwave, eMusic, Music Net, Medianet, Rhapsody, VidZone, Deezer, Amazon.com,
7Digital, Spotify, Beezik, Simfy.com, RDIO, Google Play Music, Aspiro Music.
Nous reste désormais à attendre un prochain
album au son de ce maxi…
Liste des titres:
1.
Little Girl
2.
White Cow-Boy
3.
William Bond
4.
Sins
Little Girl, Little Girl (E.P.), LG Records, 2015.
[3]
Ibid.
[4]
Site internet de MonnCCat,
section « Influences ». Lien : http://www.moonccat.com/influences.html
[5]
Sur le travail
photographique de Luc Santiago, voire le site internet de MonnCCat, section
« Photos». Lien : http://www.moonccat.com/photos.html
et l’adresse suivante : http://www.moonccat-photo.com/
[6]Xavier Fluet, « Moonccat –
La Reine Noire – EP », La Gazette De
Paris, 05/06/2013. Lien : http://gazetteparis.fr/2013/06/05/critique-musicale-moonccat-la-reine-noire-ep-2013/
[8]Ave
Atque Vale, Seventh
Crow Records, Decembre 2013. Lien : http://seventhcrowrecords.bandcamp.com/album/ave-atque-vale#
[10] Ibid. News du 26/04/2015.
[11] Communiqué de presse de L’E.P.
[12] « 18 Brumaire », Le Lab. Des Inrocks. Page consultée le
11/05/15. Lien : http://www.lesinrocks.com/lesinrockslab/artistes/18-brumaire/
[13] « Kavign », Zik Me Up. Page consultée le 11/05/15.
Lien : http://www.zicmeup.com/groupe/kavign/
[14] Cf. Note 9. News du 21/02/15.
[15] Cf. Note 11.
[16] Cf. Note 9. News du 21/02/15.
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