samedi 20 septembre 2014

Critique musicale : The Dukes – Smoke Against The Beat (2014)


Des débuts « victorieux »

Les Dukes. La simple évocation de ce nom aura tôt fait de remémorer nombres de bons vieux souvenirs à plus d’un « série-addict », le renvoyant, entre 1979 et 1985, au cœur de l’état américain de Géorgie et plus précisément dans la zone non incorporée du comté de Hazzard. C’est là- bas que le téléspectateur français faisait à l’époque connaissance avec La famille Duke, famille dirigée par ce très cher oncle Jesse, très brave homme au demeurant, tout juste coupable d’activités de contrebande. Pour ses « affaires » l’oncle Jesse à toujours pu compter sur ses neveux Bo et Luke, gaillards courageux et téméraires qui parcouraient les routes du comté de Hazzard, sans jamais défaillir ou renoncer, pied au plancher et au volant de l’une des voitures les plus célèbre du petit écran, General Lee, une Dodge Charger de 1969, avec à leur trousses le sheriff Rosco P. Coltrane et Boss Hogg, beau-frère de ce dernier et maire du comté[1]

Dès 1979 « The Dukes » évoque un duo, de choc et assermenté. Le duo de Duke qui va nous occuper ici, et si, à n’en pas douter, ceux le connaissant et l’appréciant déjà n’hésiteraient pas à le qualifier « de choc », est tout de même singulièrement diffèrent et ne doit pas non plus etre confondu avec un groupe homonyme, actif de 1978 à 1979, venu de Grande Bretagne[2].

Ce duo donc, s’est formé en janvier 2010 et résulte de l’association de François Maigret (Shanka), qui doit bien plus à ses cordes vocales et sa six cordes qu’à la plume et l’imagination de Georges Simenon, et du batteur Gregory Abitbol (plus connu à la scène sous le pseudonyme de Greg Jacks).
La réunion des deux hommes et la formation du projet The Dukes n’est en rien fortuite, le duo s’étant rencontré dès 2005 au plus tard, époque à laquelle Greg Jacks rejoint le groupe de Rock français No One Is Innocent, groupe au sein duquel évolue déjà Shanka en tant que guitariste. The Dukes se fonde sur la volonté de donner à entendre une musique résolument Indie-Rock résultante du mélange d’une passion pour la musique demeurée intacte et d’un professionnalisme désormais acquis par chacun de ses membres[3].

Au rayons des influences diverses et variées, Shanka et Greg revendiquent celles de, entre autres : The MC5, The Dandy Warhols, The White Stripes, McLusky, Future of the Left, Black Sabbath, Weezer, Elliott Murphy, The Velvet Underground, The Dead Weather, Nirvana, The Subways, The Stooges, Barkmarket, Fugazi, John Spencer, NIN, Cult of Luna, Unsane ou encore The Smashing Pumpkins[4].

Au-delà d’une somme d’influences, The Dukes est aussi une aventure scénique avec, par exemple, pas moins de cent-cinquante prestations données en l’espace de deux ans, la scène étant sans aucun doute le refuge idéal pour peaufiner l’impact du groupe auprès d’un public restant à conquérir et affiner ce son Rock voulu originellement par Greg Jacks et Shanka.
Sur le plan purement discographique, les choses sérieuses débutent en septembre 2010, époque à laquelle le duo, entre temps rejoint par ses deux comparses Steven Galtera et Gaspard Murphy, respectivement second guitariste et bassiste du groupe, se voit repéré et signé par le label PIAS Records. Cette signature se verra suivie, à peine un mois  plus tard, de la sortie d’une première galette : l’EP Resilient Lovers[5].

Ce premier effort discographique touchera au but, permettant à ce tout jeune projet de se faire remarquer, notamment à travers l’obtention de passages radio en France bien-sûr mais aussi  outre-Rhin et outre-Manche. La réception du disque sur le sol allemand permettra même à deux de leurs titres de figurer en bonne place au sein du « German radio top 100 campus charts ». The Dukes en profitera également pour prendre part à une première tournée à travers toute l’Europe, l’idéal pour se roder, gagner en spontanéité et laisser entrevoir (et entendre) l’étendue de leur potentiel réel[6].
La sortie d’un EP est généralement annonciatrice de celle d’un futur album, en tout cas la chose se vérifie régulièrement pour nombre de groupes, et force et de constater qu’en la matière The Dukes n’a pas fait exception, nous donnant à découvrir son premier album, Victory[7], arrivé dans les bacs, français et européens,  au début du mois de décembre 2011[8].

Ce premier LP écrit extrêmement rapidement, en l’espace d’un mois à peine, enregistré «  à l’ancienne » dans l’enceinte du Tonteknik Studio se situant dans la ville suédoise d’Umeå au cours de l’hiver 2010, voit se côtoyer en son sein le travail de producteurs tels que le suédois Magnus Lindberg, l’Américain Jaimie Candiloro ainsi que celui du Belge Charles De Schutter[9]. Un premier album au casting plutôt alléchant, laissant augurer d’un contenu du même acabit.
L’histoire veut que Charles De Schutter, producteur à qui nous devons le mixage des différentes pistes, ait accepté de délaisser son piano de cuisine et ses fourneaux pour passer derrière la console de mixage lors de l’élaboration de ce disque, ce dernier étant originellement chef de cuisine d’un restaurant basé à Anderlecht ![10]  Voilà qui n’est pas sans rappeler que si la cuisine et les métiers de la restauration peuvent permettre un changement de vie, la musique le peut aussi !
Lors de sa sortie Victory sera décrit par certaines critiques comme résultant d’un percutant assemblage de Rock, à la fois pur et brut, empreint de poésie lyrique et doté de chœurs « catchy ».[11]

L’album Victory se caractérise d’emblée par une très nette mise en avant de la section rythmique, ce tout au long de l’opus. La six cordes très présente délivre gimmicks puissant et riff saturés, a cela s’ajoute une voix très posée mais jamais mixée trop en avant, élément qui sous l’aspect Indie-Rock et Noisy de l’ensemble révèle en fait une production tout à la fois propre, précise, concise et soignée, fortement tentée d’influences Blues et Pop. Un projet certes fondamentalement Indie-Rock et Noisy-Rock mais se révélant non dépourvus d’atouts nécessaires à la conquête d’un plus large public. Un début sur format longue durée gorgé d’influences, de bonne facture et plutôt prometteur en somme.
Cette sortie sera l’occasion pour The Dukes de reprendre la route et de parcours une fois encore notre vielle Europe tout en ayant à effectuer la première partie du groupe britannique The Subways[12]. Ce tour d’Europe s’entendra sur presque deux années. La scène est bien sur le lieu choisi par The Dukes pour approfondir l’impact « physique » du duo, indispensable à tout projet se définissant lui-même comme fondamentalement Rock, le visuel, toujours particulièrement travaillé, se voulant le véritable corolaire du travail strictement musical effectué lors des sessions d’enregistrement en  studio. En effet un concert de The Dukes est l’occasion de voir se côtoyer simultanément instruments de musique « traditionnels » (pour une performance Rock), utilisation vidéo, jeu de lumières, costumes et même masques. Ces divers éléments concourent à crée un univers scénique perçu comme « drôle, violent, symbolique  et naïf » que le groupe parvient habilement à décliner au travers de clips d’animation (dut à Shanka) ou bien de masques représentant Smoki (œuvre du plasticien Paul Toupet), être hybride, devenu avec le temps l’emblème du groupe ( certains lui trouverons peut-être un point commun avec Eddie, l’emblème du groupe Iron Maiden, par l’importance symbolique et représentative  que le groupe lui confère désormais)[13].

Smoki donc, c’est ainsi que ce nomme le personnage évoluant au centre du concept visuel conçu par The Dukes. Smoki débarque tout droit de l’imagination de Shanka et voit le jour grâce à une simple feuille de papier et un feutre après que Shnka l’aie dessiné quasiment à main levée. C’est une bête accusant manifestement une parenté plus ou moins lointaine avec le loup et le crocodile qui symbolise plutôt bien le concept Art’n’Roll souhaité par le groupe et qui aujourd’hui se décline sous les formes de dessin animé, stop motion, figurines, comics entre autres et aidé à cela grâce aux collaborations au projet d’artistes comme : Charlie Adlart, Gerad Parel, Carl Critchlow, K-Mixeou bien encore Eric Herenguel[14].

Si le communiqué de presse accompagnant l’album sur lequel nous nous pencherons ici, lève quelque peu le voile sur l’élaboration du concept live et visuel de ce projet, L’interview accordée par Shanka et Greg au site web d’actualité musicale Can You Hear The Music ?, mise en ligne le 15 mai dernier, nous renseigne également avec intérêt sur ce point.
Shanka y revient notamment sur Smoki, sa création, sa place actuelle. A son sujet il déclare ainsi :

« C’était un soir neigeux dans les Vosges, pendant les vacances de noël. Des petits personnages comme ça, j’en faisais vachement quand j’étais pré-ado.Et là, peut-être parce que j’étais en famille, j’ai reconnecté avec celui que j’étais. J’ai aucun niveau en dessin, c’est assez naïf, mais je me suis lancé là-dedans, avec mon vécu d’adulte et plein d’idées esthétiques qui vont de Jean Cocteau à l’abstrait. J’ai commencé à faire le clip de Grey People, avec à peu près 800 dessins. Smoki est venu comme ça. Ensuite, j’ai commencé à faire sa marionnette d’animation, puis un print 3D. Et puis derrière, j’ai fait aussi d’autres personnages, des méchants…  Il a sa place sur scène avec nous, c’est notre mascotte. Il correspond bien à l’esprit global du projet entre ombre et lumière, fun et inquiétant. C’est un peu Alice qui se jette dans le miroir puis en ressort ».[15] 

Est également abordé le sujet des concerts, leur coté « spectacle » et l’élaboration de celui-ci, ce sur quoi Shanka nous éclaire un peu :

« C’est du temps, de la bonne volonté et de l’apprentissage. Je me suis auto-formé à ça en autarcie, grâce à Internet mais aussi grâce aux contacts humains, aux conseils. […] On a réussi à monter le truc en six mois, un an. En tant que petit groupe, il fallait aussi voir ça d’un point de vue pratique pour que ça soit vite installé, vite enlevé, et que ça tienne dans un van. Mais c’est super intéressant de s’essayer dans les contraintes, ça demande à être inventif. »[16]

 Et Greg de poursuivre :

« Sans beaucoup de moyens, tu peux pas débarquer avec des écrans vidéos qui ont grave de la gueule. Si c’est pour tirer un pauvre petit drap ou faire ça de manière bringuebalante, ça n’en vaut pas la peine. On n’est pas dans le registre où une maison de disque paye un tas de personnes pour faire une créa. Qui peut mieux que François décrire notre projet ? Non seulement il y a une trame commune entre l’album, les visuels et la vidéo-projection, mais il y a aussi le fait de projeter sur notre grosse caisse, sur les amplis qui est original, ça raconte une histoire avec plein de métaphores. Comme dit François, notre grosse caisse semble ronde, donc quand t’ouvres un œil dessus avec le visuel, c’est magique. Et à un moment, on aime ou on aime pas, mais faut reconnaître le travail qui va derrière. Pareil, il y a une vraie créa lumière. Je crois qu’on doit être le seul groupe en développement en France à se balader avec ce qu’on appelle des automatiques sur la route, c’est-à-dire des lumières qui sont normalement réservées à l’élite, pour présenter une sorte de spectacle »[17].

Ainsi, c’est donc avec un premier opus jugé prometteur, plus d’une centaine de dates données à travers le Vieux Continent et un concept artistique global ayant gagné en maturité que The Dukes s’est attelé à la réalisation de son second effort discographique.

Smoke Against The Beat : Sweet songs with unsweet sonds ?

Si pour l’enregistrement de son premier LP le groupe avait investi les murs d’un studio suédois, il n’en fut pas de même pour celui de Smoke Against The Beat, la capitale américaine du divertissement – et le soleil qui va avec- ayant cette fois eu leur faveur. L’Amérique du nord et ses mythes divers et variés succèdent donc au berceau de de la scène estampillée « post-hardcore ». L’amorce d’un changement de cap artistique véritable ? Le changement et l’envie semblent en tout cas bel bien au fondement du choix de cette destination nouvelle. A ce sujet, Greg Jacks révèle :

« On s’est dit que ça pourrait être fun de l’enregistrer en Californie. J’y vis la moitié du temps, et puis, c’était pour nous un rêve de gosse d’enregistrer un album rock’n'roll aux États-Unis. Quand t’es musicien rock, il y a trois endroits dans le monde où tu te dois de faire des albums si tu en as les moyens ; l’Angleterre, les États-Unis et la Suède [..] L’album précédent, on l’avait fait à Umeå en Suède à côté du cercle polaire. Et là on s’est dit que ça pourrait être cool de le faire par 30 degrés et non -30 ! »[18]

Au sujet de la conception musicale de ce nouvel effort, Shanka affirme ensuite :

«  Étant un être sensible, je trouve que le milieu dans lequel tu enregistres, le studio, la ville, le climat, le paysage, les gens, vont influencer le recording car c’est un travail humain. On l’a vu à Umeå en Suède et aussi à Los Angeles où, pour le coup, le climat et les gens sont radicalement différents. C’est parfois dur de mettre des mots dessus, de dire que tel accord sonne comme ça parce qu’il fait beau. (rires)Mais c’est clairement réel, on l’a vraiment ressenti »[19].

L’enregistrement de Smoke Against The Beat, dont la sortie, initialement prévue pour le 26 mai, se fera le 16 juin 2014, s’est donc déroulé à Los Angeles, sous la houlette du producteur Jamie Candiloro, que l’on retrouve ici pour la seconde fois après du groupe. Est toujours présent Charles De Schutter, qui de Belgique à une nouvelle fois prit part aux mixage et mastering de l’opus.

La production de ce Smoke Against The Beat se situe dans la droite ligne du travail effectué sur Victory. Ce fait ne surprendra nullement à la première écoute, l’équipe ayant eu à œuvrer ici étant la même que celle ayant eu à se pencher sur son prédécesseur. Se voulant une production Indie-Rock, il ressort nettement que ce disque en respecte le canon, part belle étant ici faite à un son puissant duquel émergent sans problème aucun la rythmique massive et la voix, sans oublier la six cordes au son souvent abrasif. Mais l’ensemble, s’il respire aussi l’esprit Garage-Rock, n’est pas brouillon, du tout. Sous cette couche purement indie-Rock parait un travail propre, soigné et très équilibré, l’idéal pour mettre en avant les diverses influences du groupe cohabitant au sein de ce disque. On apprécie d’entendre se côtoyer, aux côtés du Rock pur et dur, des effluves de musique profondément Blues et Pop savamment ponctuées d’accents aux influences Grunge.

L’opus s’ouvre sur une intro de guitare électro-acoustique, celle de Just In Case, rapidement secondée par une batterie très ronde et très présente, que complète efficacement la ligne de basse. Efficace aussi sur ce titre, la suite couplet/refrain. La guitare électrique n’est-elle pas en reste et délivre des lignes abrasives, mais non saturées, agrémentées de bon gimmicks au milieu du titre. La voix bien que ne paraissant pas trop mise en avant ici n’est pas négligée. Une entrée en matière dont la brièveté tant à ajouter à l’efficacité.

La chanson éponyme Smoke Against The Beat arrive ensuite au son du intro très puissante où se côtoies à bon escient lignes de guitares abrasive et gimmick de batterie empreint de lourdeur. La voix de Shanka et les chœurs œuvrent dans un registre similaire, avant que cela ne culmine sur un refrain très efficace. Au centre de tout cela, la six cordes délivre une ligne bien saturée. Un titre dont la brièveté ajoute, pareillement à la piste précédente, à l’efficacité intrinsèque.

Daisy’s Eyes (ceux de Daisy Duke ?) arborent une rythmique de plomb, mise à l’honneur au long de l’introduction. La ligne dz guitare électrique est ici plus claire. Les chœurs et la voix sont eux plus posés sur ce titre à la structure et au ton bien plus Pop encore que les précédents.

Même envergure rythmique et basse bien ronde, carrée et pesante sur la chanson Alright. La guitare flatte légèrement l’escouade avec de bons arpèges tout en ne négligeant pas de ponctuer ce titre de moments plus toniques, notamment au centre du morceau. Le chant de Shanka  ne devis pas de précédemment et reste donc dans un même registre.

Black Hole Love débute par une introduction savamment maitrisée par la guitare et la batterie qui annonce la couleur de ce titre résolument Rock et puissant dont le rythme ne retombe pas. Le chant redeviens lui aussi plus Rock renouant avec la nervosité. Certainement de ce nouveau recueil de titres l’un des plus énergiques.

Cold Digger se démarque efficacement du titre précédent et ce, dès l’introduction. En effet ce titre, qui sans problème nous rappel l’attrait de The Duke pour le Blues, voit son début agrémenté d’une guitare au teint bluesy et quelque peu chaloupé. Le rythme se fait ici plus lent et massif. N’est pas étrangère à cela l’apparente « lourdeur » imprimée par la batterie, contrastant du même coup efficacement avec la guitare et le chant qui paraissent tout deux plus « aérés » sur ce qui est la piste la plus longue du disque. Le final est lui aussi de bonne facture, faisant part belle à synthétiseurs et six cordes.

Sur The Great Escape La guitare se fond d’un bon gimmick avant que les futs n’apportent leur martialité au rythme de ce titre au final up-tempo et très vif pour une échappé faite à toute vitesse- ce qui corrobore en quelque sorte le fait que ce titre soit le plus court de l’opus.

C’est ensuite au tour de la chanson Alive de nous chatouiller le tympan. C’est une voix mise bien en avant est secondée à propos par une guitare acoustique qui se signale à l’entame du titre. Une batterie égale à elle-même et une basse, ici plus discrète mais bien en place, soutiennent efficacement la rythmique du titre, lui aussi up-tempo. La guitare électrique continue des livrer des incrustations très toniques et l’agencement des refrains demeure lui aussi très efficace.

Batterie et guitare très en forme sur l’introduction de The Tyrant, titre sur lequel la voix ne l’est pas moins pour un petit moment bien Rock à la structure très « carrée » au final puissant est saturé auquel l’effet d’écho apporte mine de rien.

Sur Don’t Die A Copy un synthétiseur se joint d’entrée à une rythmique massive imprimée comme il se doit, et dès le départ, par la batterie. Le chant très rock et puissant demeure du même acabit tout au long de ce titre aux chœurs efficaces, notamment lors des refrains.

The Grey People démarre sur les chapeaux de roues. Le chant et la rythmique alignent conjointement et simultanément tout ce qui est susceptible de conférer à un titre l’appellation Rock. Le rythme et l’énergie ne retombe pas tout au long de ce bref mais très efficace morceau.

C’est avec le titre Genius que ce clôt cet album. Ce morceau, au son conjoint de la guitare et du synthétiseur,  démarre en douceur ce qui, à l’écoute des autres titres, surprend légèrement et est appréciable. Toutefois un chant des plus énergiques arrive ensuite très vite. Sur les couplets celui-ci se fait plus posé créant ainsi un contraste des plus intéressants instauré entre couplets et refrains – et l’ensemble du titre en général- pour assurer au disque une conclusion somme toute réussie. Certainement l’un des meilleurs morceaux du disque.

« Sweet songs with unsweet sonds »

*****
Globalement Smoke Against The Beat s’inscrit, tant nominalement que musicalement, dans la droite ligne de son prédécesseur, The Dukes ayant manifestement eu envie de continuer à progresser sur la voie empruntée lors de la conception de Victory. La voix de Shanka, tout en demeurant majoritairement dans le même registre que sur le précèdent opus, parait tout de même plus âpre et rageuse, plus « Rock » en somme. Musicalement The Dukes propose toujours cet Indie-Rock/ Noisy-Rock, présent à l’origine, puissant et accrocheur. L’ensemble mélange habilement nombre de rythmes vifs imprimés par des gimmicks guitaristiques efficaces et des lignes de basse rondes et plutôt lourdes pour donner au disque une bonne assise rythmique sur laquelle trouvent à s’insérer justement des nappes de synthétiseurs entre autres. En résulte un disque très équilibré, impression qui ressort sur la durée. On apprécie également de découvrir au beau milieu de toute cette expression et jouerie Rock, de belles incursions musicales plus diverses, rappelant les influences premières des membres du groupe, celles-ci étant à chercher dans ce que Blues et Pop ont pu nous offrir par le passé,  sans oublier un renvoi des plus clairs à la scène Rock des années 90.

Ceux ayant appréciés Victory trouverons leur compte avec ce Smoke Against The Beat, y découvrant peut être même une facette plus Rock encore, l’ensemble de ces titre étant taillé pour la scène, là où tous, c’est indéniable, gagnerons en envergure,. A défaut de nous surprendre totalement Smoke Against The Beat ne déçoit pas et constitue une excellente suite au travail entamé dès 2010 avec Victory. Un disque que les amateurs d’Indie-Rock/ Noisy-Rock, apprécierons sans problème !

Liste des titres :

1.      Just In Case
2.      Smoke Against The Beat
3.      Daisy’s Eyes 
4.      Alright
5.      Black Hole Love
6.      Gold Digger
7.      The Great Escape
8.      Alive
9.      The Tyran
10.  Don’t Die The Copy
11.  The Grey People
12.  The Genius

The Dukes, Smoke Against The Beat, Caroline – Universal Music Group, 2014.



Xavier Fluet
Publié le : 26/05/2014 par La Gazette De Paris.



[1] Crée par Gy Waldron, la série TV The Dukes Of Hazzard (Shérif  fait-moi peur ! pour la version française) est originellement diffusée sur le réseau de chaines américain CBS, entre 1979 et 1985. En France la première diffusion se fera entre le 18 septembre 1980 et le 7 septembre 1986.
« Shérif  fait-moi peur ! », Wikipédia, article consulté le 22/05/14.
[2] « The Dukes », Wikipedia, article consulté le 22/05/14. Lien : http://en.wikipedia.org/wiki/The_Dukes_(band)/
[3] Site officiel du groupe, catégorie « Bio ». Lien : http://www.thedukesmusic.com/category/bio/   
[4] Ibid.
[5] Id.
[6] Id.
[7] The Dukes, Victory, MVS Records/MVS Distribution, 2011.
[8]  Si Victory est sorti sur le territoire français le 5 décembre 2011 la sotie européenne du disque «  hors Hexagone » s’est faite le 7 novembre. La publication américaine suivra, en 2012.
[9] Cf. Note 2.
[10] Id.
[11]  Citée ici à titre indicatif uniquement, et parmi tant d’autres articles consacrés à l’album Victory : JoeDur76, « The Dukes- Chonique de l’album « Victory », La Grosse Radio.com, Page web consultée le 23/05/14. Lien : http://www.lagrosseradio.com/rock/webzine-rock/chronique-rock/p4010-the-dukes-victory.html/
[12] Le groupe s’est formé en 2003 à Welwyn Garden City, dans la banlieue de Londres, en Angleterre. Ils ont à ce jour sorti trois albums studio : Young for Eternity (2005), All or Nothing (2008) et enfin Money and Celebrity (2011), In : « The Subways », Wikipédia.org. Page web consultée le 23/05/14. Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Subways/
[13] Communiqué de presse de l’album Smoke Against The Beat.
[14] Ibid.
[15] « Rencontre avec The Dukes », Can You Hear The Music ?, 15/05/2014. Lien : http://canyouhear.fr/rencontre-avec-the-dukes/ .  Page web consultée le 23/05/14.
[16] Ibid.
[17] Id.
[18] Id.
[19] Id.

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