L’album sortira après
l’été chez Wax Poetics Records
Dès les premières notes
du titre Pow, le talent de Kendra Morris s’impose comme une évidence : voilà un
titre qui pétrifie l’auditeur, le happe, et continuera à infuser ses harmonies
tout au long de la journée, et peut-être bien plus longtemps encore. Kendra
Morris est une chanteuse et instrumentiste new-yorkaise qui a d’évidence
beaucoup écouté les disques de soul, de rock et de funk de ses parents. On
pourrait la classer du côté de la nouvelle scène pop et soul comme Sia, Mayer
Hawthorne, Alice Russell, Alice Smith et la regrettée Amy Winehouse. Après
avoir longtemps tourné avec le légendaire guitariste Dennis Coffey et
enregistré une poignée d’incroyables singles comme Concrete Waves remixé par DJ
Premier, Kendra Morris a terminé Banshee dont on découvre déjà le premier
titre, l’incroyable Pow !
“D’une certaine façon
ma vie a beaucoup tourné autour d’enregistrements dans des placards et des
lieux exigus” s’amuse Kendra Morris. C’est comme un thème récurrent dans la
carrière de l’auteur-compositeur-interprète basée à New-York, en remontant même
jusqu’à un soir de Noël dans la maison familiale à St Petersburg en Floride.
Une mini Kendra, âgée de huit ans, découvre que sa machine à Karaoke peut être
aussi utilisé comme un home-studio de fortune “J’allais dans ma penderie avec
des cassettes, je chantais puis enregistrais, retournais la cassette et ainsi
de suite” se souvient-elle.
Kendra Morris a grandi
avec un sens aigüe de la musique, ses parents ont joué dans plusieurs groupes
ensemble et elle pillait régulièrement leurs vinyles pour écouter ses artistes
préférés. Alors que Marvin Gaye, The Spinners, War, Stevie Wonder, les Jackson
5 et les Temptations lui servent de guide, elle finit même par se les
approprier. Elle chante sur ses disques favoris avec une voix qu’elle découvre
alors qu’elle marche à peine.
“J’avais trois ans , je
me suis levé et j’ai demandé aux amis de mes parents s’ils voulaient entendre
ma petite voix ou ma grosse voix” se souvient-elle “Et j’ai fait ma petite voix
puis cette grosse voix d’opéra est venue. C’était peut-être ancré en moi, on
dit que nos caractéristiques essentielles se développent avant l’âge de six
ans”
Après avoir étudié la
comédie musicale dans une école d’arts de la scène ,elle s’inscrit sans trop y
croire à l’université de Tampa. Elle passe plus de temps à chanter dans divers
formations que dans les amphis et sans surprise, ne finit pas ses études. Elle
retourne à St Petersburg et se trouve un petit job dans un resto, le Johnny
Rockets. “Tout les jeunes avec qui j’avais été au lycée allaient y manger et
moi je devais les servir, leur faire leurs frites” raconte Kendra .
C’était un coup dur
mais elle s’en sert pour rebondir et accomplir de meilleures choses. Avec
l’aide de son père elle apprend la guitare et commence à écrire ses propres
chansons. “Je ne voulais plus faire partie d’autres groupes” dit-elle.”Je
sentais que j’avais quelque chose de plus à exprimer”
En 2003, Kendra Morris
déménage à New-York avec son groupe composé uniquement de filles, Pinktricity (
« Sûrement le pire nom de groupe au monde » dit-elle. « On l’avait trouvé sur
un paquet de bonbons! » ) La pression de la grande ville fait éclater le groupe
mais pousse Kendra à continuer en solo. Elle trouve par hasard un huit-pistes
et le ramène dans son loft. Kendra a l’impression de se revoir à huit ans alors
qu’elle installe son enregistreur dans la penderie, la seule pièce fermée de
son appart, puis se met au travail. ”J’avais toutes ces chansons en moi, je ne
savais pas d’où ça venait.” Elle développe aussi ses harmonies qu’elle a appris
très jeune et tisse ses morceaux de fils mélodiques. “Je chantais les choeurs
avec ma mère depuis toute petite, du coup j’ai une bonne oreille pour ça.” Ces
pistes brutes enregistrées avec le coeur deviennent ses deux premiers EP
auto-produits : ThisWon’t Hurt A Bit (2007) et Milk And Cookies Never Lie
(2008).
Un autre achat de
seconde main qui fut déterminant pour Morris à été le SHARP GF-777-Le saint
graal des boites à rythmes rendue célèbre par les groupes de Hip-Hop des années
80’s (notamment RUN-DMC). Elle innove à nouveau et l’incorpore dans ses sets
live, trainant un énorme ampli vintage en plus de ses pédales d’effets et ses
guitares à travers tout le Lower East Side. “J’adorais ça!”se souvient Kendra.
”L’ingé son, en me voyant arriver disait “Mais c’est quoi ce binz? “Après le
concert c’était plutôt “Ça sonne grave!”
Tout en faisant ses
shows en solo autour de New-York, elle rencontre et collabore avec le
producteur Jeremy Page et sort un nouvel EP éponyme en 2010. Elle s’est tellement
appliquée en tant qu’auteur qu’elle fut reconnu par l’ASCAP et le Hall of Fame
des auteurs-compositeurs l’année suivante. Ces institutions attribuerent à
Kendra Morris le Prix Holly 2011, qui récompense les nouveaux talents, en
hommage à Buddy Holly, pour l’excellence de leur composition, interpretation et
en qualité de musicien.
Une tournée avec le
Funk Brother de la Motown, Dennis Coffey l’été dernier et le soutien de DJ
Premier qui remixe son single aux sonorités blaxploitation “Concrete Waves” viennent
pimenter l’année que Kendra consacre à écrire et enregistrer son vrai premier
album. Avec un titre inspiré des légendes irlandaises de créatures
fantomatiques, Banshee est un croisement d’histoires, certaines imaginées par
Kendra, d’autres tirées de sa propre expérience, produit par son acolyte Jeremy
Page et sorti en 2012 chez Wax Poetics Records. “D’une certaine façon les
banshees jettent des sorts avec leurs voix et je pense que les plus grands
chanteurs font exactement la même chose”
Kendra Morris, Banshee , Wax Poetics Records, 2013
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