lundi 21 janvier 2013

Ribo – Veloutine & Vodka (2012)





Flashback

Ribo, groupe originaire d’Amiens en Picardie, se fait remarquer par la critique en 2000 suite à la parution d’un maxi 6 titres, La Soif. De ce premier effort discographique, la critique retiendra avant tout la volonté du groupe d’inscrire sa musique dans ce que la chanson française a de plus traditionnel notamment grâce aux textes et à la voix du chanteur qui se dégagent de l’ensemble. L’instrumentation se verra elle qualifiée de « néo-réaliste » grâce notamment à la présence d’une section de cuivre et celle d’instruments comme l’accordéon ou l’harmonica. C’est deux ans plus tard que Ribo nous livrera son premier album : Les Amours Bizarres De Marius Venin. Sur ce disque sera mise en valeur une atmosphère cette fois plus intimiste que celle régnant sur La Soif, et tintée de couleurs jazz et rock. Les chansons, souvent empreintes de mélancolie, dessinent un univers déjà qualifié de déjanté et dans lequel l’humour, souvent noir, tient une bonne place. L’humour noir, une constante sur les disques du groupe et dans leurs textes, l’une des facettes de leur originalité. En 2005, les picards nous reviennent avec un second album au titre des plus poétiques qui soit : Fatras Pour Chats Giflés. Les fatrasies de Ribo ne déparent pas les amours du sieur Venin, elles s’inscrivent à leur suite. Sur cet album, Ribo propose une nouvelle fois une musique sombre et enlevée, aux orchestrations plus minimalistes, mettant en valeur des textes insolents toujours habillés d’humour acide, de drôlerie aussi. L’album est une plongée dans un univers aussi décalé et surréaliste que celui du précédent opus.
Un changement s’amorce toutefois en 2007, année ou Ribo sort l’album-concept Sally-Jean Mahler N’est Plus Ici. Il s’agit de la bande son d’un road-movie n’existant pas, collection de treize road-songs au cours desquelles Ribo met en exergue une de ses influences majeures: Le cinéma et plus précisément le film noir américain. Le scénario donne à suivre le parcours de Sally-Jean Malher, une demoiselle qui fuit dans une Jaguar volée, en compagnie de Marius Venin, en direction du Nouveau Mexique, via New York et Los Angeles, où le périple s’achèvera par un Unhappy End dans le désert. Si le film n’existe pas, le disque nous livre quantité d’images tant celui-ci en regorge. Des images de cinéma, bien sûr, qui défilent à toute vitesse à l’écoute de la galette. Cette impression s’en voit renforcée par une musique d’un ton résolument plus rock que sur les précédents albums, appuyée en cela par les guitares électriques bien présentes sur ce disque au rythme enlevé et aux titres plutôt brefs. Les références littéraires et cinématographiques qui parcourent l’album sont multiples et ajoutent à la qualité des textes. Citons entre autres et  à titre d’exemples : Marilyn Monroe, Jim Thompson, Stanley Kubrick, Charles Bukowski ou encore Jim Morrison… L’ambiance demeure sombre et tourmentée et restitue celle des films noirs. Ribo signait avec ce Sally-Jean Mahler n’est plus ici un disque véritablement original, témoin d’une démarche et d’un travail des plus aboutis. Nous serons ensuite invités à douter des totems avec la parution, en mars 2011, de l’album du même nom. Cet album propose une association réussie, celle de la chanson française et de la musique pop-rock. Si la composition du groupe a beaucoup évolué au cours du temps et des albums, Ribo n’a en rien perdu son identité ou son originalité. Douter Des Totems renferme des titres aux textes toujours particulièrement travaillés, souvent en trompe l’œil, et dont le sens premier peut parfois se dérober à l’auditeur de passage. Ces textes à tiroirs, faisant la part belle aux images, où le monde actuel semble observé comme un western violent peuplé de cheyennes épuisés et de cowboys désenchantés, confirment la prédilection du groupe pour le traitement doux-amer et figuré, par la bande, de sujets souvent sombres. Les références littéraires et cinématographiques demeurent présentes, comme ici, par exemple, dans la chanson intitulée Le Val, où le Johnny Got His Gun  de Dalton Trumbo et Le Dormeur du val de Rimbaud se confondent dans le fracas d’un champ de bataille. Douter Des Totems, album de la remise en question, est de qualité et, tout comme ses prédécesseurs, bien que s’en démarquant nettement,  témoigne d’un travail exigeant, assuré, de constance et d’une certaine richesse.

« La veloutine des jolies choses et la vodka… »

C’est en ce début décembre 2012 que Ribo sort son cinquième opus, celui qui nous occupe ici, Veloutine & Vodka. Ce Veloutine & Vodka aurait très bien pu ne jamais voir le jour, Mosaic Music Distribution, label sur lequel étaient parus les trois albums précédents, ayant fait faillite. C’est donc sur le label indépendant Les 3 Marins Distrib.  que sort Veloutine & Vodka. Des changements, le groupe en a aussi connu en son sein suite au départ du guitariste et l’intégration définitive de Fiona (déjà présente sur Douter des totems, l’album précédent) aux claviers et en tant que seconde voix. Sur cet opus le groupe se compose donc de : Fiona Cox au clavier et au chant, Laurent Pilniak au chant et à la guitare, Xavier Comor à la basse, Nicolas Jonville à la batterie, et Stéphane Séret qui signe les textes et le visuel du disque ; l’ensemble du groupe signant paroles, musiques et arrangements. L’enregistrement lui eut lieu en juillet au studio le sous-marin à Amiens.
Musicalement, Veloutine & Vodka s’inscrit dans la droite ligne de Douter Des Totems et propose une musique aux orientations Pop/Rock et Folk soutenant la voix de Laurent Pilniak qui demeure bien en avant sur l’album. Les riffs de guitares saturés bien qu’étant toujours présents sur certains titres (Peeping Tom (Le voyeur bienveillant), Sada d'Osaka ou L'ascenseur notamment) se dégagent un peu moins de l’ensemble qu’auparavant cependant qu’une place plus large est faite aux claviers.
Si Douter Des Totems nous donnait souvent à écouter (et à lire !) des textes à double sens et des paroles imagées, cela ne semble pas être le cas de son successeur. En effet, les textes de Veloutine & Vodka sont beaucoup plus directs, leur sens se dévoilant plus immédiatement à l’écoute et à la lecture, sans pour autant que cela soit synonyme de qualité moindre.
     
     
 35 minutes, 10 titres

Plutôt pop et enjoué, Peeping Tom (Le voyeur bienveillant), plage liminaire du disque qui pourrait faire office de prologue à ce recueil de chansons, ne sera pas sans rappeler quelques souvenirs de traduction en cours de version à quelques anglicistes par son titre trouvant son origine dans une expression idiomatique anglaise, littéralement intraduisible en français, désignant ce que l’on appelle dans la langue de Molière un voyeur. Peeping Tom évoquera aussi et surtout aux cinéphiles le chef-d’œuvre britannique mis en scène par le réalisateur Michael Powell, sorti en 1960 : Peeping Tom (Le voyeur en français). On songera enfin, au détour d’un couplet, au Fenêtre Sur Cour d’Alfred Hitchcock Ribo continue donc de nourrir ses textes de références cinématographiques, incontestablement l’une de leurs marques et une constante au regard de leur œuvre globale. « J’colle mes yeux aux judas / Mes rétines aux serrures… »
 La gueule de l'emploi, où domine la gravité discrète du piano, s’impose par son évocation sans détour de la dépression et du chômage comme le morceau le plus mélancolique et touchant de l’album : « Comment lui dire que je n’ai plus / Parait-il, la gueule de l’emploi /  Et qu’ils m’ont jeté par-dessus / Bord sans trop de tracas… »  Comme souvent chez Ribo, le fait de société est ici traité par le biais de l’intime et du portrait sensible.
S’ouvrant sur un clavier très church et déroulé sur un mid-tempo groovy, le titre Sada d'Osaka nous propose une réécriture 2.0 du mythe de Pygmalion et Galatée, originellement conté par le poète Ovide dans son poème des Métamorphoses, et cela non sans humour puisqu’ici la poupée geisha – compagne des solitaires- devient substitut à la statue d’ivoire : « Réaliste poupée / En silicone moulée / Délicate au toucher… »
Ribo est un groupe pudique. C’est en tout cas ce dont il nous assure dans le balancement tonique et nappé de sons Rhodes du titre La pudeur, chanson piquante qui semble renouer avec les insolences des albums les plus anciens du groupe, notamment Fatras Pour Chats Giflés. « Minauder, tortiller du cœur / Comme le premier sagouin venu / Comme d’autres tortillent du valseur / Je m’y refuse, c’est exclu… » Non,  les picards ne garniront pas leur skeud de love songs dégoulinantes de niaiseries et garderont pour eux leurs effusions. On les en remercie. « Je le confesse parfois m’écœurent / Un peu tous ces épanchements / La p’tite pornographie du cœur / C’est très payant, mais désolant… »
Section rythmique ardente, riffs saturés et piano chavirant, L'ascenseur, comme un écho à La gueule de l’emploi, dépeint avec fougue, et en filant la métaphore, un fait social bien actuel : les dysfonctionnements de cet ascenseur social dont beaucoup aiment à nous vanter opportunément les mérites et les vertus élévatoires, tout en omettant de préciser qu’un ascenseur monte aussi bien qu’il descend : « J’me sens comme à fond de cale / Claustro et chancelant / Dans cet ascenseur social / Dans celui qui descend… »
Puis ce sont tous ceux qui ont fait de leur posture pseudo-rebelle leur raison d’être médiatique qui se voient gratifiés de la chanson suivante, Rebelle de métier«  Je surjoue l’insoumis / Pour la photographie… ». Si le climat musical est assez tempéré, presque feutré sur les couplets, les mots eux sont acerbes. « Ravachol de flanelle / Rimbaldien demi-sel / Aux colères calibrées / Pour le format télé… »
On comprendra aisément que le titre Comme une liasse (confession d’un porteur de mallettes) évoque, sur le mode ironique et en 2 minutes 40 de légèreté pop persifleuse, le nerf de la guerre et son transit à travers le monde. Le sous-titre n’est pas sans rappeler, entre autres, une affaire faisant encore aujourd’hui couler beaucoup d’encre et vendre pas mal de papier : « Des scrupules, j’en ai pas / Yen ou dollar, l’argent n’a / Que l’odeur du doigt… / Palpez- moi, palpez-moi… »
« Dans le miroir, c’est la métamorphose / Dans le miroir, IL crée, ELLE se compose… » Lula/Jack (court métrage) a pour sujet le travestissement et la confusion des genres ; thèmes du double et de la dualité qui justifient que la chanson soit interprétée en duo mixte. Un titre aux accents jazzy un peu plus léger que les précédents, duquel l’humour n’est pas absent, astucieusement composé comme le découpage technique d’un synopsis : « Travelling, close-up / Visage au teint laiteux / Lipstick, make-up / Khôl pour l’ovale des yeux… »
L'écho lointain des orages (impression soleil brûlant), second duo mixte et « vraie-fausse » ballade de l’album, apporte une note de douceur, voire de joliesse impressionniste à l’ensemble, mais peut-être vaudrait-il mieux ne pas accorder à cette chanson une écoute trop hâtive, tant semble parfois percer sous la veloutine du refrain et le calme apparent des couplets une certaine tension : « Un vent fébrile rejette / Le sang séché des bêtes / Un parfum de carnage / L’écho lointain des orages… » 
«  Je n’ai rien d’autre à perdre que mon sang froid  / Juste mon sang froid… »  C’est par les teintes sombres et le climat presque oppressant du titre Quelque chose doit craquer, dont  la construction et la durée  (5 minutes) tranchent avec la concision des chansons précédentes, que s’achève sur un climax cet opus. Petit précis d’asphyxie, de frustration et de rage rentrée, lamento ombrageux d’un homme ordinaire à bout, le morceau progresse crescendo vers un final au lyrisme assumé où la voix lead, proche du point de rupture, peu à peu s’enfonce dans des chœurs éthérés. «  Les lendemains ne chantent plus / Que des chansons amères / Des couplets coupants, pointus / Ardents comme des revolvers… ».  Quelque chose va craquer, nous sommes prévenus !  
                                                        *****
Le titre de l’album est tiré d’une citation de P.M. Harper : « on sent qu’ici rien d’un peu sacré ne pourra éclore (…) Mais au fond je m’en fous. Il me restera toujours la veloutine des jolies choses et la vodka… » Voilà quelques mots  qui  nous livrent un bon condensé du contenu de ce disque ainsi que sa couleur, son atmosphère.
Quelques mots aussi sur la pochette de l’album. Celle-ci nous donne une occasion supplémentaire de constater les « désastres » occasionnés par la miniaturisation, tant on ne peut malheureusement que regretter un rendu qui, sur grand format, aurait certainement été du meilleur effet…A l’heure du tout numérique, de l’immatériel, est-ce bien ce qui importe le plus ? Non certes…mais tout de même. Reste ici l’objet disque bien sûr, mais pour combien de temps encore ? Un disque dont les trente-cinq minutes ne sont pas, elles aussi, sans rappeler une époque où le disque vinyle trouvait preneur…



« Par quelques interstices
J’entraperçois parfois
Les promesses du précipice
Bordel, qu’est-ce que je fous là ? »

Avec ce Veloutine & Vodka,  Ribo signe un cinquième opus dans la continuité de Douter Des Totems, en prolongeant l’exploration de thèmes déjà abordés, mais ici tout est plus direct et nerveux encore, on en perçoit d’autant mieux l’urgence qui règne globalement sur ce disque. Veloutine & Vodka retranscrit en cela une ambiance plus qu’actuelle. Au milieu de cela un trait d’humour frondeur demeure. Ce cinquième album est l’œuvre d’un groupe ayant singulièrement évolué depuis ses premiers pas discographiques, mais qui n’a rien perdu de ses traits de caractères, de son identité et qui continue son chemin.
Ceux connaissant la discographie du  groupe trouveront dans Veloutine & Vodka tout ce qui fait un album de Ribo. Les autres, amateurs de chanson, férus de cinéma,  vous pouvez jeter une oreille (voire, pourquoi pas, les deux !) sur cette galette picarde. Vous ne devriez pas être déçu, et songez aussi que certaines musiques gagnent à être écoutées et plus encore, à être réécoutées. 

Liste des titres :

1.      Peeping Tom (Le voyeur bienveillant)
2.      La gueule de l'emploi
3.      Sada d'Osaka
4.      La pudeur
5.      L'ascenseur
6.      Rebelle de métier
7.      Comme une liasse
8.      Lula/Jack (court métrage)
9.      L'écho lointain des orages
10.  Quelque chose doit craquer

Ribo, Veloutine & Vodka, Les 3 Marins Distrib., 2012.

Xavier Fluet / Ribo



Publié le : 21/01/2013 par La Gazette De Paris.



lundi 7 janvier 2013

Ribo au Safran

En attendant la parution prochaine de l'article consacré à Veloutine & Vodka, 5e opus du groupe Ribo, voici une vidéo, enregistrée au Safran à Amiens,  montrant une prestation du groupe. 


mercredi 26 décembre 2012

Prochaine critique: Ribo - Veloutine & Vodka (suite)

Prochaine critique,  à paraître dans La Gazette De Paris, celle de l'album Veloutine & Vodka du groupe  Ribo, originaire d'Amiens en Picardie. Article disponible en ligne au plus tard pour la fin du mois de janvier 2013. en attendant la parution prochaine, voici des vidéos promos de l'album.




Prochaine critique: Ribo - Veloutine & Vodka




Prochaine critique,  à paraître dans La Gazette De Paris, celle de l'album Veloutine & Vodka du groupe  Ribo originaire d'Amiens en Picardie. Article disponible en ligne au plus tard pour la fin du mois de janvier 2013. en attendant la parution prochaine, voici un mini teaser de l'album.



Led Zeppelin – Celebration Day (2012)


Le décès du batteur John Bonham, survenu le 25 septembre 1980, à mis un point final à la carrière du légendaire groupe britannique Led Zeppelin. Celle-ci avait débutée en 1968 et s’était concrétisée, le 12 janvier 1969, avec la sortie officielle du premier album éponyme. Led Zeppelin allait, de 1968 à 1980 et avec la parution de 8 albums studio, mener une carrière qui les conduirait tout droit au panthéon du Rock’n’Roll, au même titre que les Beatles et autres Rolling Stones par exemple. En effet, Led Zeppelin est aujourd’hui encore considéré comme l’un des groupes fondateurs du Hard Rock et du Heavy Metal, bien que le groupe lui –même ait toujours réfuté l’appellation de Heavy Metal pour qualifier sa musique.
Le dernier concert donné par Led Zeppelin dans sa formation originelle remonte à quelques temps avant la mort de John Bonham, au 7 juillet 1980, à l’occasion d’un concert donné en Allemagne à Berlin. Depuis ce jour de juillet le dirigeable de plomb n’est plus, et les quelques concerts et évènements à l’occasion desquels les trois membres survivants se sont retrouvés sont loin de n’avoir laissés que des souvenirs impérissables aux fans qui les attendaient en nombre. Citons parmi ceux-ci : une prestation dans le cadre du célèbre  concert Live Aid du 13 juillet 1985, Phil Collins, batteur de Genesis, officiait  aux baguettes ce jour-là, le 14 mai 1988 au Madison Square Garden de New York pour le 40e anniversaire d'Atlantic Records ; et aussi, le 12 janvier 1995, pour l'intronisation du groupe au Rock and Roll Hall of Fame. Hormis ces dates, Led Zeppelin ne s’est jamais reformé et n’a donc pas tourné non plus.
Il faut attendre l’année 2007 pour que des rumeurs de nouvelle prestation et d’éventuelle tournée revoient le jour (on supposa même un temps que le groupe pourrait tourner avec un autre chanteur que Robert Plant !!). Il n’y eu point de tournée mais un concert de Led Zeppelin eu bien lieu en 2007.
Ce concert se déroula dans le cadre du Ahmet Ertegun Tribute Concert. Un concert hommage, comme son nom l’indique, à monsieur Ahmet Ertegun, fondateur d’Atlantic Records, label du dirigeable. La tête d’affiche de la soirée était bien sûr Led Zeppelin, qui pour l’occasion délivra une performance  longue de près de deux heures. Le concert eu lieu dans l’enceinte de la O2 Arena de Londres, dexieme plus grande salle de concert du pays, le 10 décembre devant 18 000 spectateurs. Pour l’occasion plus de 20 millions de demandes de billets avaient été enregistrées, record absolu pour un concert unique d’après le livre Guinness des records de 2009….
C’est Jason, fils du défunt John Bonham qui est, une nouvelle fois,  en charge de la batterie au cours de ce concert, celui-ci apportant même son concours pour assurer les chœurs lors de l’interprétation du titre Misty Mointain Hop. Lors de ce concert le groupe joua quelque uns de ses plus grands tubes et la performance dans son ensemble fut unanimement saluée, par les fans comme par la presse et les critiques. Ce concert fut enregistré par des professionnels, au moyen de 16 cameras HD, ce qui laissé augurer une mise en disponibilité rapide sur le marché. Ce ne fut pas le cas pourtant avant l’année 2012 !
Le 13 septembre le groupe a indiqué que le film du concert serait projeté au cinéma le 17 septembre, avec des avant-premières à Berlin, Londres, Los Angeles, New York City, et Tokyo, le DVD/Blu-Ray serai quant à lui disponible le 19 Novembre 2012. Les membres fondateurs du groupe ont, pour promouvoir le film, donnés une conférence de presse le 21 septembre, révélant des détails sur la parution à venir des différentes versions du produit disponibles.
La jaquette de ce Celebratioon Day est l’œuvre de Shepard Fairey, celui à qui nous devons déjà la jaquette du Best-Of, sorti en 2007, Mothership. Alan Moulder et évidement Jimmy Page ont assurés le mixage et la post-production du produit final, en nous assurant toutefois avoir utilisé peut d’overdubs et de corrections sonores, la performance et l’enregistrement étant à l’origine de haute qualité.
A sa sortie, le 19 Novembre,  le film fut acclamé par l’ensemble de la critique.
Techniquement le DVD propose  évidement une résolution en HD et une piste audio en 5.1. Le point faible de Celebration Day réside certainement dans le montage de certaines séquences, notamment celles donnant à voir l’insertion de certaines images amateures filmée depuis le public. Le rendu donne des images floues disséminées au long du concert, ce qui, à la longue, peut être très gênant lors du visionnage du film. Ce « détail » est sans conteste le plus gros défaut de l’ensemble. Pour le reste le montage fait la part belle à la sobriété. Le film montre l’essence même de Led Zeppelin, à savoir quatre musiciens réunis sur scène. Nous sommes bien loin du gigantisme des concerts « à l’américaine ». Pas de mise en scène et de light-show démesuré ici, juste un grand écran et le groupe. Et c’est tant mieux, car la sobriété de la mise en scène ne confère que plus de puissance et de gigantisme à la musique, qui de ce fait est peut être mise en avant de cette façon ici plus qu’ailleurs. C’est là l’essentiel de ce qu’est un concert !
La prestation du groupe est bonne, très bonne même. On note tout de même que Robert Plant, dont la voix à certes vieillit, ne monte plus aussi haut dans les aigus et semble légèrement tâtonner sur les deux premiers morceaux, Good Times Bad Times et  Ramble On. Mais celui-ci retrouve sa voix et ses sensations par la suite. Jimmy Page est égale à lui-même, on regrettera légèrement qu’il ne nous délivre pas ici ses très célèbres et longues improvisations guitaristiques. Jason Bohname frappe fort, très fort. Le son de la batterie peut parfois donner l’impression d’écraser le son des autres instruments, mais son jeu, sans être d’une finesse extrême, demeure phénoménal. John Paul Jones et peut être celui qui livra la prestation personnelle la plus aboutie ce soir-là. Très concentré, son jeu de basse et de clavier reste intact et fait merveille sur des titres comme Kashmir et No Quarter, de grands moments !  
la set-list regroupe de grands moments joués en live tout au long de la carrière du groupe, avec les hymnes incontournables et intemporels  Dazed And Confused, Stairway To Heaven, Kashmir, Whole Lotta Love, In My Time Of Dying, Trampled Under Foot, Nobody's Fault But Mine, No Quarter,  ou encore Since I've Been Loving You.
Les musiciens étaient  visiblement heureux de se retrouver, aussi bien sur le plan humain que musical. On peut voir le groupe littéralement se souder et se détendre, s’encourager mutuellement, se sourire. Ils ont retrouvés la mystérieuse alchimie qui fit de Led Zeppelin sans doute l’un des meilleurs groupes de Rock du monde dans les années 70. Une soirée qui donna lieu à l’un des concerts les plus piraté de toute  l’histoire. Pas le plus grand concert de Led Zeppelin, mais leur ultime concert….le testament scénique du dirigeable et cela vaut sincèrement le détour. Ce ne sont pas les travaux de post-production (réenregistrement de la voix pour la fin de Kashmir notamment, dixit Robert Plant) qui enlèvent quoi que ce soit à la spontanéité et à la réussite magistrale de  ce concert.
Jason Bohnam a confié avoir réalisé un rêve en jouant sur scène avec Led Zeppelin, nous, nous pouvons désormais quelque peu nous consoler de n’avoir pu assister à ce concert déjà historique et imaginer ce que cela dut être réellement en live grâce à ce DVD et au double CD audio qui l’accompagne… Même si ce concert est déjà ancien et même si sa sortie est propice à un plan de communication et de marchandisation faramineux, on ne regrettera surement pas l’acquisition d’un tel produit.

Liste des morceaux :

1.            "Good Times Bad Times"
2.            "Ramble On"
3.            "Black Dog"
4.            "In My Time of Dying
5.            "For Your Life"
6.            "Trampled Under Foot"
7.            "Nobody's Fault but Mine"
8.            "No Quarter"
9.            "Since I've Been Loving You"
10.          "Dazed and Confused"
11.          "Stairway to Heaven"
12.          "The Song Remains the Same"
13.          "Misty Mountain Hop"
14.          "Kashmir"
15.          "Whole Lotta Love"
16.          "Rock and Roll"

Led Zeppelin, Celebration Day, Swan Song Records – Atlantic Records, 2012.

Xavier Fluet

Publié le : 23/11/2012 par La Gazette De Paris.




The Rolling Stones – GRRR ! (2012)





La parution du dernier album studio des Rolling Stones, A Bigger Bang, remonte au mois de septembre 2005. C’est à l’occasion de la sortie de cet album que le groupe anglais s’est lancé dans ce qui fut, à l’époque, la tournée la plus lucrative de l’histoire du Rock, le Bigger Bang Tour, longue de près de deux ans (entre 2005 et 2007) avec un gain de 558, 255,524 millions de dollars US. Le record de gains amassé a depuis été battu par les irlandais du groupe U2 lors de leur 360° Tour qui s’est déroulé entre 2009 et 2011 avec pas moins de 736, 421,586524 millions de dollars US engrangés.
Près de 560 millions de dollars…Voilà qui pourrait certainement sembler suffisant à tout à chacun, suffisant, en tout cas, pour assurer ses vieux jours et couler une retraite paisible. Il en va autrement avec les Rolling Stones ! Non content de nous avoir « offert » en 2007 l’énorme (ce coffret renfermait pas moins de 4 concerts enregistrés lors du Bigger Bang Tour !) et très réussi coffret The Biggest Bang, les Stones sortent en 2008 le documentaire Shine A Light, réalisé et produit par Martin Scorsese. Il s’agissait d’un concert filmé en HD et entrecoupé d’images d’archives. Le tout donnait à voir un concert des Rolling Stones enregistré au Beacon Theater de New York City en 2006 lors du Bigger Bang Tour. Le succès fut au rendez-vous, une nouvelle fois.
2008 fut aussi l’année du changement de label pour les Rolling Stones qui quittèrent EMI pour Universal Music en signant sur le label Polydor. Pour le marché américain, c’est Mercury Records qui se charge de distribuer le matériel pré-1994, le matériel post-1994 est quant à lui distribué par le label Interscope Records, une succursale d’Atlantic Records. Ce changement de label s’est bien évidement accompagné de son lot de sorties habituelles. Ces dernières années les rééditions sont allées bon train. Citons ici principalement : la réédition de l’album live Get Yer Ya-Ya’s Out! en 2009, celle d’Exile on Main Street en 2010, et celle de Some Girls en 2011.
Toujours en 2011, au mois d’octobre, les Rolling Stones ouvrent en ligne, par l’intermédiaire de Google Music sur le label Promotone BV, une véritable boite de pandore, Stones Archives. Ils commencèrent la commercialisation de leurs archives de concert. Stones Archives est l’équivalant pour les Rolling Stones du Bright Midnight Archives pour les Doors, autre label dont le but est la commercialisation de matériel live. Le premier concert des Stones commercialisé de la sorte est le Brussel Affair de 1973. Depuis les éditions libellées Stones Archives se poursuivent à un rythme très soutenu.

L’année 2012 se devait d’être une année « stoniénne » pour la bonne est simple raison qu’en cette année 2012 Les Stones ont atteint le demi-siècle d’existence. 50 année de vie au service du Rock’N’Roll ne peuvent pas ne pas ce fêter ! En matière de festivités les Stones savent y faire et le programme est plutôt bien rempli….
La fête commence avec la parution le 11 juillet, de l’ouvrage Les Rolling Stones - 50 ans de légende de Richard Havers chez Flammarion. Puis la tenue d’une exposition photo gratuite à la Somerset House de Londres entre les 13 juillet et 27 aout. Le 30 aout 2012 certaines rumeurs font état de la tenue de 2 concerts des Rolling Stones à l’O2 Arena de Londres et de 2 autres au Brooklyn Barclays Center en Amérique, prévus pour le mois de novembre 2012. 
Le 4 septembre 2012 c’est la sortie de la compilation GRRR! qui est annoncée. Cette compilation contiendra entre 50 et 80 titres dont deux inédits Doom And Gloom et One More Shot. Ces deux titres furent enregistrés en juillet 2012 à Paris tout spécialement pour les besoins de cette compilation qui fait office de rétrospective de carrière après 50 ans.
Le 7 septembre le groupe annonce sa présence au Leicester’s Square de Londres, le 18 octobre, pour la première du documentaire Crossfire Hurricane. Un film retraçant l’ascension des Rolling Stones produit par Brett Morgen.
Doom And Gloom sort via Youtube le 11 octobre. Le 15 octobre 2012, les Rolling Stones annoncent via YouTube la tenue de concerts les 25 et 29 novembre 2012, à la O2 Arena de Londres et les 13 et 15 décembre au Prudential Center à Newark dans le New Jersey.
Le prix des billets pour ces concerts à engendrer la polémique et il y a de quoi ! Avec des tarifs allant de 106 livres (130 euros) à 402 livres (500 euros), les concerts londoniens et américains n'ont pas manqué de faire enrager de nombreux fans. Les Rolling Stones de 2012 valent-ils un tel prix ???? La revente des billets via Internet, où les places sont proposées entre 320 livres (400 euros) et 15.400 livres (19.200 euros), a de quoi choquer encore plus, quand bien même seuls quatre concerts sont originellement prévus (un 3e concert américain vient d’être annoncé)…

Le 25 octobre les Stones se réunissent pour la première fois sur scène depuis 5 ans pour un concert d’1h20 au Trabendo à Paris devant quelques 600 personne pour un prix de 15 €. Ils jouent 12 titres ce soir-là ! Une date déjà culte pour les fans.
Le documentaire Charlie Is My Darling ressort le 5 novembre 2012. Ce film en noir et blanc de 1965 retrace les débuts des Rolling Stones et contient les premières images du groupe en concert filmées par des professionnels. Réalisé par Pete Whitehead, le film montre les Stones dans leur tournée en Irlande juste avant la sortie du single I Can't Get No Satisfaction.
L’inédit One More Shot est publié sur Youtube le 8 novembre et quelques jours plus tard c’est au tour de la compilation Grrr! de débarquer chez les disquaires. GRRR! sort sur le marché européen le 9 novembre et le 12 novembre partout ailleurs dans le monde. 

GRRR ! Énième compilation libellée Rolling Stones est donc ce qui nous occupe ici. Ce coffret propose dans sa version la plus étendue, 80 titres, une rétrospective chronologique de la carrière des Rolling Stones. Ce n’était pas le cas pour l’imposante double compilation Forty Licks, sortie en 2002, pour les 40 ans du groupe. Ce point n’a aucune importance car la musique délivrée par les Rolling Stones est de celle que l’on dit « intemporelle », et tel est bien le cas. Il est inutile de revenir ici sur tous les chefs-d’œuvre parsemant la carrière de ce groupe incroyable. Autant d’hymnes Rock connus de tous :
Depuis les tout débuts avec la reprise de Come On de Chuck Berry (premier single sorti en juin 1963), en passant par leurs hits des années soixante The Last Time, (I Can't Get No) Satisfaction, Get Off Of My Cloud, Jumpin' Jack Flash ou encore Honky Tonk Women les incontournables chansons Brown Sugar, Tumbling Dice, Miss You, Start Me Up...aucune pépite du groupe n’est laissée de côté et toute la carrière est ici représentée.

L’intérêt de ce coffret réside dans ces deux inédits mais que valent-ils au juste ?
Doom And Gloom possède un riff d’intro typique du jeu de Keith Richards avec sa Fender Télecaster accordée en open G, imparable. Pas transcendant mais efficace et cela nous rappelle You Got Me Rocking, pas désagréable du tout pour nos oreilles. La voix de Mick Jagger n’a pas changée et est mixée en avant comme sur l’album A Bigger Bang. L’autre élément marquant sur ce titre et le son de batterie de Charlie Watts qui se détache. Là aussi au entendrait un son proche de celui du dernier opus en date des Stones. Un bon titre tout de même que ce Doom And Gloom signé Jagger.
One More Shot est composé par Keith Richards. Il a les même atouts et le même son que le titres précédent mais pèche par un texte assez faible. Le tout est moins convaincant. On se lasse vite du coté très répétitif de ce titre. C’était la première fois que Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood se retrouvaient en studio depuis les séances de l’album Bigger Bang en 2005.

L’affreuse pochette du coffret est signée par l'artiste américain Walton Ford. Primé à plusieurs reprises, il a déjà créé de nombreux visuels pour les Stones et à retouché le logo pour les 50 ans du groupe tout récemment. Cette pochette peut suffire à nous faire fuir. Tout au mieux, celle-ci nous rappellera une célèbre chanson signée Georges Brassens….nous avons là un bel exemple d’humour so british….

Aux néophytes qui ne connaissent pas encore bien l’œuvre des Stones, si il y en a encore aujourd’hui, vous pouvez, en faisant abstraction de la pochette, vous procurez ce produit. Dans quelque temps cette compilation sera tout indiquée pour les découvrir peut – être ….qui sait… Les autres peuvent sans problème passer leur chemin et réécouter les albums originaux. Notons quand même, pour conclure sur une note aussi positive que possible, que GRRR! est la trentième compilation du groupe (contre 23 albums). Trentième et pas encore posthume ! Les pierres roulent donc encore, et ce, depuis 5 décennies déjà !

Liste des titres :

CD 1 :

1. Come On
2. Not Fade Away
3. It’s All Over Now
4. Little Red Rooster
5. The Last Time
6. (I Can’t Get No) Satisfaction
7. Time Is On My Side
8. Get Off Of My Cloud
9. Heart Of Stone
10. 19th Nervous Breakdown
11. As Tears Go By
12. Paint It, Black
13. Under My Thumb
14. Have You Seen Your Mother, Baby, Standing In The Shadow?
15. Ruby Tuesday
16. Let’s Spend The Night Together
17. We Love You

CD 2 :

1    1.   Jumpin’ Jack Flash
2.      Honky Tonk Women
3.      Sympathy For The Devil
4.      You Can’t Always Get What You Want
5.      Gimme Shelter
6.      Street Fighting Man
7.      Wild Horses
8.      She’s A Rainbow
9.      Brown Sugar
10.  Happy
11.  Tumbling Dice
12.  Angie
13.  Rocks Off
14.  Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker)
15.  It’s Only Rock ‘N’ Roll
16.  Fool To Cry

CD 3 :
1       1 .       Miss You
2.      Respectable
3.      Beast Of Burden
4.      Emotional Rescue
5.      Start Me Up
6.      Waiting On A Friend
7.      Undercover Of The Night
8.      She Was Hot
9.      Streets Of Love
10.  Harlem Shuffle
11.  Mixed Emotions
12.  Highwire
13.  Love Is Strong
14.  Anybody Seen My Baby?
15.  Don’t Stop
16.  Doom And Gloom
17.  One More Shot

The Rolling Stones, GRRR !, ABKCO, Universal Music Group, 2012.

Xavier Fluet

Publié le : 20/11/2012 par La Gazette De Paris.

Queen - Hungarian Rhapsody: Queen Live In Budapest ’86 (2012)


Depuis le début du mois de mai 2010 l’actualité discographique du groupe anglais Queen n’a pas connu de temps mort. En effet, il fut annoncé officiellement le 7 mai, par Brian May et Roger Taylor deux des trois membres survivants du groupe, que Queen était sur le point de changer de maison de disque. Queen quittait donc EMI après une collaboration longue de quarante ans. Mi-aout 2010 Jim Beach, manager du groupe, annonça qu’un nouveau contrat pourrait être paraphé, qui lirait Queen à la major Universal Music par l’intermédiaire d’une de ses succursales, le label Island Record. Cet engagement fut confirmé par Brian May le 22 septembre.
Ce changement de maison de disque ainsi que le prétexte de vouloir fêter comme il se doit les quarante ans d’existence du groupe (Queen s’est formé en 1971), furent l’occasion pour Universal Music de nous gratifier d’une réédition complète du catalogue de Queen, chacun des quinze albums studio se voyant pour l’occasion remixé et réédité dans une version double CD augmentée de divers bonus et raretés. Cette réédition se fit par salves successives de cinq albums. Les cinq premier disques furent disponible en Europe le 14 mars 2011, les dix autres sortirent eux les 27 juin et 5 septembre. Il est à noter que cette réédition intégrale fut accompagnée de la sortie des trois compilations appellées Deep Cuts qui proposaient une sélection de chansons basée sur les titres favoris des membres survivant du groupe ce qui, une fois n’est pas coutume, excluait les plus gros tubes du répertoire et mettait en avant des titres méconnus du grand public. Là résidait l’intérêt principal de ces énièmes compilations.
Le 5 septembre 2011, jour du soixante-cinquième anniversaire de Freddie Mercury, vit également apparaitre sur le marché une réédition en double DVD du célèbre Live at Wembley, concert donné le samedi 12 juillet 1986 dans cette mythique enceinte sportive, dénommé cette fois 25th anniversary edition, la précédente réédition, Live at Wembley Stadium, datée de 2003. Cette édition contient évidement le concert du 12 juillet mais aussi, et ce pour la toute première fois, le concert donné la veille, vendredi 11 juillet, le groupe s’étant produit deux soirs de suite à Wembley lors de leur dernière tournée, le Magic Tour. Ce produit propose donc désormais non plus un seul mais deux concerts intégralement restaurés et remasterisés  présentés chacun dans leur entièreté, ce qui fait de cette nouvelle édition du live le plus célèbre de Queen un incontournable pour tout amateur, fan ou non désireux de se (re)plonger dans l’univers musical du groupe et de le voir au sommet de sa forme sur scène.
Suite à la qualité indéniable de la dernière réédition vidéo en date, il va sans dire que la parution, ce 12 novembre 2012, de cet Hungarian Rhapsody était réellement attendue avec impatience. De nouveau nous avons ici droit à une réédition, Hungarian Rhapsody étant la vidéo d’un concert originellement parue en VHS, en 1987, sous le titre de Live In Budapest.
Cette vidéo donne donc à revoir un concert enregistré lors du Magic Tour de 1986. Cette dernière tournée des stades européens avec Freddie Mercury, longue de 26 dates, se déroula de juin à aout. Cette tournée soutenait la parution, la même année, de l’album A Kind Of Magic et donnait à voir un groupe ayant atteint le sommet de sa starisation, tant sur disque que sur scène. Près d’un million de spectateur a assisté à cette tournée, ce qui pour l’époque, constituait un record en la matière. Pour la petite histoire, c’est dans le cadre de cette tournée que Queen donna son dernier concert sur le sol français, trois jours à peine après le concert donné à Budapest, ce fut à l’Amphithéâtre de  Fréjus le 30 juillet. L’ultime concert de Queen avec Freddie Mercury aura lieu quelques jours plus tard, le 9 aout. Ce concert se déroula en Angleterre,  dans la ville de Stevenage à Knebworth Park.
Le concert filmé dont il est question ici a eu lieu, après avoir été repoussé par deux fois, le 27 juillet 1986 dans l’enceinte du Nepstadion de Budapest en Hongrie devant une audience de près de 80 000 personnes. Ce qui rend ce concert unique tient au fait qu’à l’époque Queen était l’un des tout premiers, si ce n’est le premier, groupes d’Europe occidentale à se produire en Europe de l’Est, dans un pays communiste. A l’époque le rideau de fer et le mur de Berlin existent et divisent toujours. Queen faisait office d’attraction, en témoigne la rapidité avec laquelle toutes les places disponibles pour cette date ont été vendues. Ces places étaient disponibles uniquement dans certains points de vente, le concert était donc du même coup  réservé à certaines personnes : les plus fortunées du pays. L’évènement en lui-même constitue une première et Queen décide donc d’enregistrer sa prestation. Le résultat final est commercialisé en VHS en 1987 sous le titre de Live In Budapest, un film d’environ une heure et demie.
Lorsque que l’on visionne la VHS d’origine, on ne manque pas d’être frappé par la qualité de cette vidéo. Bien qu’étant incomplet, seuls 22 des 29 titres joués ce soir-là sont ici restitués, le concert donne à voir une performance résolument réussie. Le groupe est dans son ensemble irréprochable et délivre une performance scénique très énergique : Roger Taylor délivre notamment un jeu de batterie des plus puissant, John Deacon, le bassiste, semble particulièrement à l’aise ce soir-là, Brian May nous délivre toujours ce jeu de guitare unique, notamment lors de son célèbre fait d’arme qu’est son Brigton Rock Solo. Même Spike Edney, guitariste rythmique et pianiste est impeccable sur des titres comme Hammer To Fall ou Tutti Frutti. Freddie Mercury délivre une performance vocale encore meilleure que celle de Wembley, sa voix semble moins fatiguée et il peine moins à atteindre certains aigus. La performance scénique est incroyable, Mercury ne perdant jamais le contact avec le public, il s’impose ici comme étant définitivement l’un des meilleurs chanteurs et « frontmen » de l’histoire du Rock.
 Le concert est bien rodé, le groupe enchainant sans peine tous ses tubes, délivrant un programme et une setlist tout aussi efficace qu’imparable. Le rythme est très enlevé et ne retombe pas un instant. Les éclairages donnent lors de ce concert la pleine mesure de leur efficacité et ils contribuent indéniablement à mettre la performance du groupe en valeur, ajoutant à l’atmosphère générale. Ce point fait qu’au niveau visuel ce Live In Budapest et meilleur que le Live At Wembley, les éclairages n’apportant que peu au final à l’atmosphère du concert londonien.
 Ce qui est le plus regrettable en revanche, hormis le fait que le concert soit incomplet, demeure le montage de certaines séquences de la vidéo. Les séquences du concert étant par quatre fois interrompues par des images d’archives montrant les activités du groupe durant leur passage en Hongrie. On peut donc, en plein milieu de l’interprétation de certains morceaux, voir Roger Taylor participer à une course de karting, John Deacon discutée avec une gamine dans la rue ou Freddie Mercury en train de répéter la chanson traditionnelle hongroise Tavaszi Szél Vizet Áraszt dans un Nepstadion vide. Voilà qui brise le rythme original du film et qui nuit à tout l’ensemble. De plus ces images n’ont fondamentalement aucun intérêt….
La piste audio de la VHS comporte originellement quelques parasites sonores au début du concert et on peine parfois à distinguer le son de basse de John Deacon, mais cela ne nuit pas à l’ensemble tant la performance du groupe est bonne.
La réédition DVD nous propose une toute nouvelle restauration du film original avec une qualité d'image HD exceptionnelle et un son surround 5.1. Ainsi les parasites sonores de la VHS ont ici tous disparus, le son de basse est plus distinct de l’ensemble des instruments, détail qui révèle un important travail de post-production en studio. Queen est célèbre, entre autres groupes, pour abuser des overdubs et il n’y a ici pas exception, mais cela n’est pas rédhibitoire du tout. La résolution de l’image y gagne aussi bien sûr.
Il est franchement regrettable que Queen n’est pas profité de cette réédition pour, cette fois, proposer le concert en entier et supprimer, par exemple, les encombrantes images d’archives. Il s’agit peut-être là de la plus grosse déception concernant ce produit. En bonus sur le DVD nous retrouvons un documentaire de 26 minutes intitulé A Magic Year. D’époque, ce documentaire retrace ce que fut l’année 1985-1986 pour le groupe Queen, malheureusement, il n’y a là rien de neuf….
L’édition deluxe de ce DVD comporte également le concert sur 2 CDs. Et l’édition CD est plus compète que  le DVD lui-même ! En effet, trois titres non présents sur le montage du DVD sont présents sur le double CD….les titres en question sont : Another One Bites The Dust, (You’re So Square) Baby I don’t Care et Hello Marylou (Goodbye Heart). Le groupe est coutumier du fait, le même cas de figure s’étant déjà produit en 2007, lors de la réédition de We Will Rock You sous le titre Rock Montreal. Le DVD était incomplet mais le double CD proposait lui le concert de 1981 dans son entièreté….
En somme un bon document qui, si il avait cette fois proposé la performance du groupe dans son entièreté, aurait pu surpasser en qualité le très célèbre Live At Wembley. Ça n’est malheureusement pas le cas et ce serait presque décevant….du réchauffé!
 Liste des titres :

DVD :
1. "One Vision"
2. "Tie Your Mother Down"
3. "In The Lap Of The Gods… Revisited"
4. "Seven Seas Of Rhye"
5. "Tear It Up"
6. "A Kind Of Magic"
7. "Under Pressure"
8. "Who Wants To Live Forever?"
9. "I Want To Break Free"
10. "Guitar Solo"
11. "Now I’m Here"
12. "Love Of My Life"
13. "Tavaszi Szél Vizet Áraszt"
14. "Is This The World We Created?"
15. "Tutti Frutti"
16. "Bohemian Rhapsody"
17. "Hammer To Fall"
18. "Crazy Little Thing Called Love"
19. "Radio Ga Ga"
20. "We Will Rock You"
21. "Friends Will Be Friends"
22. "We Are The Champions"
23. "God Save The Queen"

Double CD :
1. "One Vision"
2. "Tie Your Mother Down"
3. "In The Lap Of The Gods… Revisited"
4. "Seven Seas Of Rhye"
5. "Tear It Up"
6. "A Kind Of Magic"
7. "Under Pressure"
8. “Another One Bites The Dust “
9. "Who Wants To Live Forever?"
10. "I Want To Break Free"
11. “Vocal Impro”
12. "Guitar Solo"
13. "Now I’m Here"
14. "Love Of My Life"
15. "Tavaszi Szél Vizet Áraszt"
16. "Is This The World We Created?"
17. “You’re So Square”
18. “Hello Marylou”
19. "Tutti Frutti"
20. "Bohemian Rhapsody"
21. "Hammer To Fall"
22. "Crazy Little Thing Called Love"
23. "Radio Ga Ga"
24. "We Will Rock You"
25. "Friends Will Be Friends"
26. "We Are The Champions"
27. "God Save The Queen"

Queen, Hungarian Rhapsody: Queen Live In Budapest ’86, Island Record Group - Universal Music Group, 2012.

Xavier Fluet

Publié le : 15/11/2012 par La Gazette De Paris.

http://gazetteparis.fr/2012/11/15/critiques-musicales-queen-hungarian-rhapsody-queen-live-in-budapest-86-2012/