De
Steve Vai à Alice Cooper en passant par elle : itinéraire
Les débuts
La guitariste
australienne aux ascendances grecques Orianthi Panagaris voit le jour le 22
janvier 1985 à Adelaïde en Australie. Si la demoiselle est avant tout connue
pour son habilité indéniable à la six cordes, elle se révèle être une
musicienne précoce multi-instrumentiste de talent. Très tôt cette dernière se
tournera vers la musique avec notamment, dès l’âge de trois ans,
l’apprentissage du piano. C’est à l’âge de six ans qu’Orianthi délaissera le
piano pour la guitare acoustique, avant, à onze ans, de s’emparer d’une guitare
électrique. Elle quittera ensuite l’école à 15 ans dans le but de se consacrer
entièrement à la musique en se focalisant à la fois sur la composition et l’écriture
de ses propres chansons pour atteindre son objectif : débuter une carrière
de musicienne professionnelle.
Orianthi débutera au
sein de quelques groupes avec lesquels elle partira en tournée à travers la
France et l’Angleterre notamment. Un premier événement marquant se produit dans
son début de carrière lorsque, âgée d’une quinzaine d’année, elle se voit
offrir l’opportunité d’assurer la première partie d’un concert du shredder et
virtuose Steve Vai. Vai, premier véritable soutient de la jeune femme, demeure
l’une de ses principales influences. Elle composera d’ailleurs l’instrumental Song For Steve en son honneur. C’est à
cette même époque qu’Orianthi proposera un tout premier disque autoproduit
signé sous son nom, Under The Influence, qui, bien que resté on ne peut plus
confidentiel pour le grand public, paraitra en 1999.
En 2003 les choses
prennent un nouveau tour quand Orianthi saisira l’occasion de rencontrer et de
jouer avec une autre de ses influences majeures, un autre guitariste virtuose,
Carlos Santana. Santana ayant personnellement invité la blondinette à partager
une jam et à le rejoindre sur scène à l’occasion d’un de ses concerts
australiens, à Adelaïde en mars. Le mexicain n’en resta pas là, en effet, c’est
lui qui portera la jeune Orianthi à l’attention du luthier et guitariste Paul Reed Smith, ce qui aura pour effet de
faire d’Orianthi une guitariste
utilisant, comme Carlos Santana par exemple, principalement des guitares PRS
par la suite.
2005 verra la sortie de
Violet Journey son premier véritable effort discographique autoproduit. Cet
opus fut intégralement écrit, enregistré, mixé et produit par Orianthi dans son
propre studio. La demoiselle voyant avec ce projet l’occasion de livrer
également un aperçut de ses talents de multi-instrumentiste, cette dernière
ayant enregistré la plupart des pistes
de guitare, de synthétiseurs, de batterie et percussions, de banjo et bien sûr
l’ensemble des pistes vocales.
Violet Journey se
révèle être un recueil de dix titres offrant une musique oscillant
ostensiblement entre moments résolument Rock et énergiques avec des titres
comme Right Now ou d’autres
profondément Pop avec par exemple Anybody
Else ou Out Of Reach. Le jeu de
guitare figure en très bonne place sur ce disque et apporte à la musique Pop/Rock
de l’ensemble une touche de Hard digne de quelques grands shredder sur
plusieurs titres. Des solis et instrumentaux joliment travaillés nous sont
aussi offerts, citons ici Violet Journey,
Anaheim ou bien le magnifique Light
Of Manos, plage titulaire de l’opus, une des compositions les plus réussie
qu’Orianthi ait signé, aux accents typiques qui d’emblée nous rappellent le jeu
de guitare unique de Carlos Santana et prologue à une œuvre rafraichissante et
surtout très agréable à aborder. Violet Journey sera par ailleurs assez
favorablement perçu et reçu, tant par la critique que par le public. Si il
n’est certes pas parfait cet opus demeure bien réalisé et l’ensemble demeure
très spontané, sans prétention ni artifices et marqué du sceau de la jeunesse.
Voilà qui donne à cette œuvre un charme certain et faisait d’elle, à l’époque
de sa sortie, un prologue à un futur remplit de belle promesse.
Orianthi irait par la
suite de l’avant et cela aller se traduire par un déménagement aux Etats-Unis
et une installation dans la ville du divertissement, Los Angeles. Los Angeles
où elle signa fin 2006 un contrat avec la firme de disque Geffen Records, ainsi
qu’un autre, de management, conclut avec 19 Enterteinement. La carrière
professionnelle de la demoiselle débuta donc réellement au cours de l’année
2007.
Entre projets solos
et collaborations
L’année 2007 sera entre
autres marquée par la réédition, début juin de Violet Journey sur le marché
australien, réédition rendu possible grâce à la signature d’un deal de
distribution avec Universal Music Australie, la réalisation d’une publicité
pour Panasonic HD, l’enregistrement du titre Now Or Never qui devait figuré sur la bande originale du film
Bratz, une prestation lors du Crossroads Festival d’Eric Clapton, des premières
parties assurées lors des concerts de Steve Vai aux Etas Unis et une rencontre
informelle débouchant sur une jam en compagnie de Prince et Sheila E.
En 2009 Orianthi
devient la guitariste principale du groupe accompagnant la chanteuse de country
et ancienne lauréate d’une des éditions d’American Idol, Carrie Underwood. Elle
se produira notamment avec cette dernière lors de la 51eme édition des Grammy
Awards. C’est précisément lors de cette soirée que les responsables de la
tournée avortée de Michael Jackson This Is It la remarquent et la sollicite pour une audition
en vue d’intégrer le groupe de la tournée se préparant. Orianthi sera retenue
et sera donc présente lors de l’ensemble des répétitions se déroulant la même
année, d’avril à juin. Le show avorté donnera tout de même lieu à un film, This
Is It, documentaire retraçant ces répétitions. Ce film sera l’occasion pour le
grand public de vraiment découvrir pour
la première fois Orianthi qui bénéficiera comme tous les autres d’une
incroyable exposition médiatique suite au décès du défunt Michael Jackson. A cela
s’ajoutera le fait que sa maison de disque, Geffen Records, profitera savamment
de l’occasion pour propulser sur le marché, le jour même de la sortie en salle
de This Is It, l’album sur lequel Orianthi travaillait depuis 2007. On ne
pouvait rêver meilleure publicité…
Ce second opus et
premier à être publié sur un label appartenant à une Major arrive donc dans les
bacs le 29 octobre 2009 et se nomme Believe. Violet Journey et son mélange de
Pop/Rock mâtiné d’accents légèrement hard s’était révélé être une belle
découverte et séduisait l’auditeur, son successeur lui plut très
majoritairement à la critique mais divisa beaucoup le public. Cela s’explique
en majorité par le fait que cet album, dont la production est l’œuvre d’Howard
Benson (Daughtry, Bon Jovi, Kelly Clarkson, Three Days Grace, Flyleaf, My
Chemical Romance, Apocalyptica, All-American Rejects, Papa Roach, Hoobastank,
Creed, Blindside, Santana, Adam Lambert, Motorhead, et Sepultura.), est presque
uniquement composé de titres majoritairement Pop et résolument plus commerciaux les uns que les autres. La
multi-instrumentiste inspirée des débuts laissait ici place à une chanteuse
pour ados, lorgnant largement du côté d’autre chanteuses comme Avril Lavigne ou
encore celles labélisées Disney (Miley Cyrus, Demi Lovato) par exemple. C’est
bien cet aspect du disque, très « easy-listening » et
« radio-friendly », qui semble le plus avoir déplut au public,
certains n’hésitant pas à le parer de commentaires et avis des plus sévères. On
ne peut de plus s’empêcher de remarquer que la production de l’album ne mets
pas en valeur de la meilleure des façons le timbre de voix si particulier de la
chanteuse. Indéniablement Orianthi tire son épingle du jeu grâce à son très bon
jeu de guitare, de très belles lignes mélodiques et des riffs typés heavy qui
parcourent cet opus à satiété et rehaussent de manière incontestable l’ensemble
de l’œuvre. C’est cet aspect-ci qui permis à Believe de se démarquer des autres
productions à sa sortie. Cet opus taillé pour truster les charts connu bien sur
un important succès commercial grâce, entre autres, au single According To You qui se classa très bien dans les charts
américains, australiens et nippons. Autres titres à succès :
l’instrumental Highly Stung (auquel
Vai apporte son concours) et une reprise du groupe Sound The Alarm Suffocated. L’album se verra même
réédité, le 8 juin 2010, sous le nom de Believe II. Le contenu se voit modifié
par cinq fois et contient cette fois, parmi les cinq nouvelles pistes, deux
nouveaux singles : Courage
(reprise de The Strange Familiar, ici en featuring avec la chanteuse Lacey
Sturm) et Shut Up And Kiss Me.
Les sorties successives
de Believe et Believe II auront aussi permis à Orianthi de beaucoup tourner
entre 2009-2010. Elle se sera produite successivement, et avec son propre
groupe, sur le sol américain, en Australie, au Japon, en Malaisie et également
d’assurer des premières parties pour des artistes tels que : Mika, Kid
Rock, Daughtry entre autres, avant de s’engager, toujours en tant que première
partie, sur le Glam Nation Tour d’Adam Lambert pour pas moins de trente dates…A
cela s’ajoutent également des prestations données dans le cadre de plusieurs
festivals ou divers évènements caritatifs (le Stand Up To Cancer Telethon…) Il
s’agit à ce jour de sa tournée solo la plus conséquente.
S’il y a bien un
domaine dans lequel Orianthi s’est particulièrement illustrée au cours de ces
cinq dernières années, c’est celui du featuring. Elle a en effet multipliées
les collaborations diverses et est apparue sur nombre de disques. Parmi
celles-ci citons par exemple : le single Les Paul Tribute avec le guitariste Brian Ray, le titre extrait de
l’album Just Like You de Allison Iraheta
Don’t Waste The Pretty, une reprise de Walk
This Way avec le violoniste virtuose allemand David Garrett sortie sur
l’album Rock Symphonies de ce dernier, une participation au dernier album de
Michael Bolton Gems sur le titre Steel
Bars, une collaboration avec le compositeur de musique de films AR Rahman
pour la BO du film Rockstar sorti en 2011. Ce titre, Saada Haq, sera par ailleurs en très grand succès commercial en
Inde cette année-là. Et plus récemment citons encore le single High enregistré avec The Fairchilds et
une collaboration avec son producteur, Dave Stewart, parue sur l’opus The
Ringmaster General l’an dernier : Le titre Girl In A Catsuit. D’autres collaborations ont eu lieu, les plus
significatives : un concours apporté aux chansons Monster et Speedwalker.
Ces deux titres sont parus en 2010, respectivement sur Michael, premier album
posthume de feu le King Of Pop, et sur le premier opus d’Adam Lambert, For Your
Entertainement.
Guitariste de
tournée
A défaut d’être
devenue une guitariste de sessions
d’enregistrement, Orianthi a intégré plusieurs groupes de tournée, ce qui lui
permet encore aujourd’hui d’accompagner de grands noms de la scène rock ou
autre : Elle fut la guitariste de Carrie Underwood, s’est produite pour
plusieurs concerts au sein des groupes de James Durbin ou Dave Stewart, et à
prit part à la tournée australienne de Michael Bolton l’an passé. Enfin elle
est également devenue, depuis aout 2011, membre du groupe d’Alice Cooper,
devenant du même coup la première et, à ce jour, seule femme à avoir intégré le
groupe de la légende du Shock Rock en remplacement de Damon Johnson (devenu
membre de Thin Lizzy). Elle a pris part au deux dernières tournées en date du
Coop’ (les No More Mr Nice Guy et Raise The Dead Tours) et sera de la partie
pour la tournée annoncée en commun avec Marilyn Manson, le Masters Of Madness
Tour, qui débutera en juin prochain.
Nashville :
prologue à un nouveau chapitre
C’est donc en
possession de ce solide bagage et d’une carrière d’ores et déjà des plus riches,
compte tenu de son jeune âge, que la demoiselle s’est attelée à la réalisation
de ce qui aller devenir son troisième
opus personnel : Heaven In This Hell. L’album a connu une gestation assez
longue, les sessions de travail de celui-ci s’étant déroulées, aux grés des
nombreuse sollicitations d’Orianthi, sur une période d’environs deux ans, entre
2011 et 2013. C’est à Nashville, la ville considérée comme la capitale de la Country
Music américaine, que la majeure partie du travail a été effectué, avec pour
point d’encrage les studios Blackbird,
l’endroit même où le musicien et producteur Dave Stewart a enregistré deux de
ses trois derniers projets discographiques : les disques The Blackbird
Diaries et The Ringmaster General. C’est en effet ce dernier, à qui l’on doit
ces dernières années la production des disques de Joss Stone, SuperHeavy ou Stevie Nicks, qui à officiait derrière la
console et s’est vu confier la production d’Heaven In This Hell.
Les prises de son se
sont déroulées majoritairement dans les conditions propre au live, l’ensemble
des musiciens étant tous réunis au sein du même studio et jouant simultanément.
On retrouve sur Heaven In This Hell une bonne parties des musiciens ayant pris
part aux réalisations personnelles de Dave Stewart : les guitaristes Tom
Bukovac et Dan Dugmore, le bassiste Michael Rhodes et le batteur Chad Cromwell
entre autres.
Si Believe donnait à
entendre une musique résolument Pop/Rock mâtinée toutefois de quelques accents
guitaristiques proches des sonorités propres au Heavy-Metal ou du Shred, Heaven
In This Hell lui nous livre un son bien différent. En effet la musique contenue
sur cette nouvelle galette est gorgée d’influences allant du Rock à la Country
en passant par le Blues. Nous avons ici une habile et très réussie association
de titres Blues-Rock et Country-Rock avec d’autres parfois plus Pop ou Rock. Le
tout constituant ce nouveau recueil de chansons. Cette nouvelle direction
musicale résulte de la volonté de Stewart de voir Orianthi explorer plus
librement que par le passé des styles constituant deux de ses influence
majeures et de parvenir parfois à les combiner ensembles au sein d’un seul et
même titre. Dans une interview accordée en février 2013 au journaliste Joe
Bosso pour MusicRadar, Orianthi a elle-même décrit la musique de son nouveau
disque comme un retour aux sources du Blues et du Rock en ajoutant qu’elle
espérait pouvoir continuer de proposer ce genre de musique pour les trente ou
quarante année à venir…En attendant de voir ce que ces trente ou quarante prochaines année lui réserve, force est de
constater que ses déclarations, de même que la sortie, en novembre 2011, du
très apprécié EP Fire, pouvaient laisser augurer de belle promesses concernant
cet album arrivé dans les bacs le 12 mars dernier.
La production est quasiment
irréprochable. Dave Stewart est parvenu à réaliser, en plus d’une belle mise en
valeurs des qualités de musicienne, un travail des plus intéressants pour
mettre réellement en valeur le timbre de voix et les qualités de chanteuse
d’Orianthi. La production bien qu’étant
de facture des plus « carrée » et « calibrée » est bien
supérieure à celle du précèdent album. Manque peut-être un petit quelque chose
pour conférer plus encore à cette musique un son réellement
« roots ». Cela n’est en soi pas un problème et ne nuit aucunement à
l’écoute de l’opus qui n’a pas non plus à souffrir d’un défaut de
surproduction.
40
minutes, 11 titres
Heaven In This Hell, La plage éponyme et
luminaire du disque parvient, grâce à une intro mêlant habilement une voix
vocodée à une impressionnante rythmique de batterie couplées aux sons lointains
de guitares et au chant mixé en avant, à nous faire entrer de plein pied dans
cette œuvre avant de se déroulée sur un tempo des plus Rock et puissant. Le
gimmick de batterie imprimant une certaine lourdeur ou intensité au titre. Un
titre qui donne à entendre un point instrumental réussi ainsi qu’un solo de
guitare du même acabit en son milieu. Une solo de guitare, acoustique cette
fois, vient ensuite conclure fort joliment l’ensemble et apporte du même coup
une touche de sobriété à cette entrée en matière. Une entrée en matière qui
comme son introduction parlée l’indique, aborde le thème du sentiment universel
et de l’inévitable questionnement qui souvent l’accompagne : « If love's a sweet passion, why does it
torment? / If a bitter, oh tell me whence comes my content? / Since I suffered
with pleasure, why should I complain / Or grieve at my fate when I know 'tis in
vain? / Yet so pleasing the pain is, so soft is the dart / That at once it both
wounds me and tickles my heart. »
Orianthi confira,
toujours à Joe Bosso, avoir co-écrit ce titre avec John Feldman (de
Goldfinger), Dave Stewart et Gavin Brown après avoir suggéré l’idée principale.
La coda acoustique du morceau était par contre une idée de Stewart.
C’est le titre
You Don’t Wanna Know qui
arrive ensuite, doté d’une très bonne ligne de basse et d’un lourd son de
batterie qui donne le ton à une rythmique fortement teintée de Blues. Un
refrain des plus accrocheur est une voix grave se marient parfaitement à
l’ensemble. Cette chanson est pourvue d’un solo de guitare qui apporte aussi au
tout une touche Rock. Elle fut écrite en collaboration avec Zac Malloy et Clint
Lagerberg durant les sessions de Nashville. C’est le thème de la tromperie
mutuelle au sein du couple qui est abordé dans le texte : « You think that I'm a little angel / You only
see what you wanna believe / You dress me up with them things and a halo/ There
is burning brainstorm on to miss. Some things you just don't confess!.../ Truth
is I got my own little fire/ Pray that soon you gonna feel the heat! / Two
wrongs don't make it right, / But I see pretty good in that! ».
Dans ce titre on entend
Orianthi jouer du banjo. Elle désirait selon ses dires ajouter des accords de
banjo pour conférer plus de profondeur à
cette chanson.
Fire
lui nous saisit dès la première écoute grâce à son énorme rythmique et son riff
de guitare des plus accrocheurs. Une accroche qui se voit renforcée au travers
du refrain et des chœurs l’accompagnant. Un titre à la structure peu complexe
qui présente l’avantage d’être bref (à peine moins de trois minutes), cette
brièveté ajoutant à son efficacité intrinsèque.
Les paroles trouvent
leur origine dans la volonté de leur auteure de tenter de s’éloigner un tant
soit peu de ses influences premières issues du Blues. Tous les soli de guitares
joués par Orianthi sont directement influencés par le Blues, même ceux ornant une
chanson Pop. C’est ce qui la fera dire, toujours dans l’interview accordée à
Joe Bosso pour MusicRadar, en évoquant ce titre :
« J’en reviens
toujours au Blues. Tenter d’y échapper, c’est comme tenter d’échapper au
diable ».
Orianthi ajoute également que l’écoute de la musique
de Robert Johnson n’est sans doute pas étrangère à l’élaboration de cette
chanson: « I was plinking my
guitar / Like I was playing with fire/ I didn't think that it would take me
down/ I thought it'd take me higher / It will take me higher ».
Enfin notons sur ce
titre la présence de la violoniste Ann Marie Calhoun.
If
U Think U Know Me est un titre plus Pop encore que les précédents,
servit par un assez bon solo de guitare et bénéficie tout du long de très bons
gimmicks guitaristiques notamment ceux agrémentant le refrain. Malgré sa
facette Pop la chanson se démarque tout de même grâce à un bon petit solo de
guitare placé en son centre qui permet de rehausser le tout. Orianthi livrant
de plus une bonne prestation vocale sur ce titre. Cette chanson est vue par cette
dernière comme une adresse particulière à ses fans :
« C’est pour les fans en quelque sorte,
pour ces gens qui t’écrivent, te demandent comment tu vas. Quand tu es sur
scène et que tu vois ces gens chanter tes paroles en même temps que toi, tu as
l’impression qu’ils te connaissent. C’est pour eux, pour le public ».
« So
if you think that you know me,/ Put your hands up and show me/ So I don't feel
so alone babe, while I sing my song/ Say if you think you know me/ Put your
hands up and show me/ So I don't feel so alone babe, while I sing my song. »
How
Do You Sleep ? se distingue en premier lieu par sa
magnifique rythmique Blues. Le solo de guitare placé en introduction au morceau
lui confère d’emblée une puissance émotionnelle certaine. Celle-ci se voyant
renforcée par une voix superbement mise en valeur, soulignant un chant
plaintif, et judicieusement soutenue par une nappe de piano appréciable.
Incontestablement il apparait ici qu’Orianthi maitrise ce style Bluesy, elle
l’affectionne et ce dernier lui sied parfaitement. C’est dans ce style que la
jeune femme peu sans problème ravir son public mais aussi séduire de fait un
public beaucoup plus large tant toutes ses qualités artistiques s’y trouvent
exprimées à merveille. Sur la fin du morceau une note de douceur est apportée à
l’ensemble par la guitare acoustique, ce qui conclut cet habile mélange
électro-acoustique de belle manière. Certainement l’une des plus belles pièces
de l’opus.
Ce titre fut originellement composé au piano et ses
paroles trouvent leur origine dans une histoire vraie, du vécu, celui d’un
homme ayant eu à souffrir d’une blessure et ayant pu s’en sortir grâce à la
musique : « So tell me why are
you trying so hard / Whoa, just to break my heart / Kept on pulling me in/
Thought I would give in/ So tell me before I leave/ Tell me/ how do you
sleep ? »
Frozen
est le premier simple extrait de Heaven In This Hell et une des compositions
les plus Rock est puissante qui le garnissent. Ce titre se voit doté en
introduction d’un riff guitaristique rappelant notamment l’un des riffs les
plus célèbrent de Jimi Hendrix. Ce « clin d’œil » musical et auditif
n’est pas des plus désagréables. L’ensemble est soutenu par une rythmique très
puissante imprimée par une frappe de
batterie particulièrement mise en
avant sur ce titre des plus accrocheurs et pourvu d’un bon refrain. Orianthi a révélé
que cette chanson avait été écrite à Los Angeles avec le concours de Kevin
Greffin et qu’à l’origine un rappeur aurait dû se retrouver sur la bande, avant
de finalement prendre la décision de donner à ce titre un son beaucoup plus
Heavy que prévu. On retrouve sur ce morceau l’harmoniciste Jimmy Zavala qui a
entre autres joué avec Eurythmics à une époque ou bien encore avec Etta James, Tom Petty ou Dr Dré.
Sur ce titre est de nouveau abordé le thème de
l’amour et celui de la souffrance qu’il peut engendrer : « And I knew from the start/ Felt a
chill in my heart/ Nothing good come from this/ But I couldn't resist/ Now your
cold cold hands./ Got me so so damned / And your bitterness / Leaves me frozen
frozen / Like a soul vampire/ Boy you bled me dry/ Clinging to this life/ But
I'm frozen ».
Enfin notons que le batteur d’Alice Cooper et,
par la même occasion, comparse de la blondinette, Glen Sobel se retrouve
derrière les futs et qu’Orianthi elle-même s’est occupée de l’enregistrement
des lignes de basse pour ce titre. Pour les vocaux elle se serait entre autres
inspirée du style de George Benson.
Un simple titre de chanson tel que Rock laissera d’emblée et indéniablement
supposer à l’auditeur qu’on lui donne ici à écouter un titre Rock, comprendre
par là un titre pourvu d’une rythmique solide et puissante accompagnée de riffs
de guitare qui le seraient tout autant pour permettre au titre de se couler
avec aplomb dans l’apanage du genre. Nous sommes en fait prit à parti ou
presque, Rock se révélant en vérité être un titre basé sur une
rythmique étonnamment teintée de Blues et de Country, de plus pourvu d’un
excellent refrain, de vocaux qui le sont tout autant et dont la coda nous
gratifie d’un très beau solo. Un joli contraste pour une réussite, un des
meilleurs titres du disque.
« That's
aware, aware I found you /'Cause I don't wanna see if you're around the
sight/ I can take a pain from my world inside /'Cause you know, you know, you
know, you know/ 'Cause I don't wanna see if you're around the sight / I can
save you from the servant babe on tonight /'Cause you know, you know, you know,
you know/ I can be your rock. »
Rock
a
vu le jour dans un tour-bus lors de la participation d’Orianthi au Glam Nation
Tour d’Adam Lambert. Si elle confie que les paroles et la mélodie lui sont
venues rapidement, l’introduction, originellement pourvue d’un riff Heavy, ne
collait pas avec le reste. Une fois modifiée elle prit des accents Country. La
chanson s’est notamment vu ajouter des parties de lap-steel guitare. Les
incursions de musique Country ont aussi pour avantage de mettre, selon elle, mieux en valeur l’ensemble du texte.
Le huitième morceau du disque, Another You, possède une introduction du meilleur effet. C’est un
autre moment de musique très Pop que cette ballade au refrain efficace. Nous
n’avons certes pas là le titre le plus original mais les gimmicks de guitares
ainsi que le bon travail de production pour mettre la voix en valeur apportent
incontestablement à cette composition. Another
You est une « love song » de facture classique écrite avec les
compositeurs Blair Daily et Bobbie Huff qui a vu le jour très rapidement. « Who's gonna kiss my lips goodnight?
/ Who's gonna hold me when I cry?/ 'Cause I've seen love, I'll make it/ Anyone
else ' I'm just faking it/But do you ever think of me/ And how damn good we
used to be/ Do you wish you can get it back/ If you had the chance? »
Sa particularité
résidant d’après Orianthi dans le solo qu’elle contient.
Celui-ci est jugé plus lent, se démarquant du même coup, et d’autant mieux, de
nombre de soli orientés sur la technique propre au shred par exemple.
How
Does That Feel ? est certainement le titre Blues-Rock
contenant l’une des meilleures prestation guitaristique de l’opus, son rythme,
d’abord mid-tempo teinté de sons oscillant légèrement entre Blues, Jazz voire
R&B, prenant une tangente résolument plus Rock dans sa seconde moitié pour
un bon solo. Dans les paroles Orianthi
dit évoquer son premier amour, à savoir sa guitare et son jeu : « I don't care about your money baby /
I don't care about your cars/ As you can see for yourself/ I'm a rock and roll
star/ And while you read your little black book/ Busy making plans/ I'm out
playing every night / I gotta million fans. »
Du fait de sa
particularité structurelle, l’idée d’origine était de parvenir à composer non
pas une mais deux chansons, sans que cela n’aboutisse au final.
Filthy
Blues possède lui un très bon riff de guitare et de bons
gimmicks sur son ensemble. Comme son titre le suggère, nous avons là droit à un
up-tempo au son très saturé et assez nerveux. Certains regretteront peut être
que la voix n’est ici pas été mixée différemment…
Le titre évoque le fait de se retrouver, le soir
venu, seul au milieu d’une chambre
d’hotel avec pour seule compagnie une guitare : « Roll into Memphis with a broken heart / With my baby all night
torn the the strings apart/ Cause I'm drinking at a downtown bar/ I can't help
but wonder where the hell you are./ Here I am all alone in this hotel room/ A
one night stand with the filthy blues! »
Le milieu du titre voit
Orianthi s’employer à la guitare à douze cordes. L’idée d’origine du morceau
étant d’utiliser une guitare acoustique et de parvenir à recréer une impression
voulue, l’impression que ce titre fut bel et bien enregistré dans une chambre d’hôtel, comme le
furent les morceaux d’un certain Robert Johnson…
Enfin c’est sur le titre If U Were Here With Me que se clôt Heaven In This Hell. Une ballade
mid-tempo qui permet de réellement apprécier le talent de chanteuse d’Orianthi,
tant son timbre de voix et joliment mit en valeur sur ce titre. L’opus se
concluant du même coup sur une appréciable note de douceur, relevée de plus par
le beau solo de guitare contenu dans ce titre faisant la part belle à l’aspect
mélodique. Il s’agit d’une chanson abordant le thème de l’espérance, de la
persistance et de l’indéfectibilité du lien amoureux pouvant exister au sein
d’un couple : « When I look in
your eyes, I feel something I can't explain/ Like I've been searching my whole
life for you, babe / Completely lost in the moments, completely lost sense of
time/ There's no better feeling, baby, I can find/ Cos this ain't no temporary
love/ Like the ones they show on TV/ Well, this is the real thing, baby/ As far
as the eye can see ».
Cette chanson, au
départ composée sur un piano, aurait été inspiré à Orianthi par la vision d’un couple de personne âgées
marchant main dans la main dans la rue,
avec autour d’eux, nombre de jeunes gens. Cette vision l’aurait amené donc à considérer la
temporalité de l’amour, sentiment qui prévaut chez les plus jeunes, qui compte
tenu de leur jeunesse on tendance à considérer que l’amour « ne dure qu’un
temps » et pourtant, parmi eux gravite ce
vieux couple dont l’amour lui dure toujours…belle note d’optimisme si il
en est…pour un titre réussi et une belle conclusion.
« So tell me why are you trying so hard
Whoa, just to break my heart
Kept on pulling me in
Thought I would give in
So tell me before I leave
Tell me
How do you sleep ? »
*****
Heaven In This Hell
nous propose une symbiose globalement réussie entre Blues et Rock, celle-ci
étant éclairée par un excellent jeu de guitare plus expressif encore que celui
se trouvant sur Believe l’album précédent. Ce disque contient également des
moments profondément Pop mais ceux-ci
sont, bien que de bonne facture, fort heureusement, moins nombreux que sur
Believe. Bien qu’Orianthi nous livre ici un album ayant un évident aspect
commercial, ce dernier n’en est pas moins bien plus personnel, elle a en effet
cosigné l’ensemble des morceaux et exploré plus délibérément, et fort à propos,
des styles qui lui sont des plus chers et dans lesquels il va sans dire qu’elle
excelle. Son jeu Bluesy est des plus appréciables. Le travail de Dave Stewart
est également à souligner, celui-ci étant parvenu à réellement mettre en valeur
toutes les facettes du talent d’Orianthi. Ainsi on appréciera sur cet opus une
mise en valeur des vocaux somme toute réussie.
Le tout donne donc un
album plus personnel et surtout plus mature que ne l’avait été Believe. Nous
n’avons plus ici uniquement à affaire à une musique calibrée et qui plaira
avant tout au public adolescent. Orianthi touchera un public toujours aussi
large mais surtout plus mature et adulte à n’en pas douter. Ceux ayant eu du
mal à apprécier ce que fut Believe découvriront et apprécieront, on le
souhaite, en Heaven In This Hell un
disque diffèrent, autrement plus mature et réussi que le précédent. C’est une
suite digne de ce nom à l’opus Violet Journey, réussie et variée. Toutefois l’on
peut regretter que seuls six des onze titres composant Heaven In This Hell
soient inédits, les titres Heaven In This
Hell, Fire, How do You Sleep ?, If U
Where Here With Me et How Does That
Feel étant déjà sortis en 2011 sur l’EP Fire dont la sortie a précédé celle
de ce disque.
Liste des titres :
1.
Heaven In This Hell
2.
You D’ont Wanna Know
3.
Fire
4.
If U Think U Know Me
5.
How Do You Sleep ?
6.
Frozen
7.
Rock
8.
Another You
9.
How Does That Feel ?
10.
Filthy Blues
11.
If U Were Here With Me
Orianthi Panagaris, Heaven In This Hell, Robo Records, 2013.
Publié le : 03/04/2013
par La Gazette De Paris.
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